Années 60, 70, 80, 90 et 2000, légendes du jazz, rockeurs mythiques, anciennes et nouvelles icônes de la pop, crooners, rappeurs, chanteurs français et latinos, artistes émergents, duos surprise et projets spéciaux: l'affiche de cette édition 2022 du Montreux Jazz Festival (MJF) a fière allure après deux ans de pandémie, une annulation en 2020, des restrictions et un format réduit en 2021.
«Dense et bigarré. Un panorama sonore vertigineux», résume Mathieu Jaton, patron du MJF, pour parler du programme de cet été. Après deux éditions de silence forcé, «les deux salles iconiques» de la manifestation musicale, l'Auditorium Stravinsky (4000 places) et le Montreux Jazz Lab (2000) au Centre de Congrès, pourront enfin redonner au public et aux artistes les frissons du direct. Près de 70 artistes sont attendus sur ces deux scènes payantes.
Cette 56e édition ouvrira les feux vendredi 1er juillet avec le groupe culte des années 80, le trio norvégien de pop synthétique a-ha et ses nombreux tubes, dont «Take on Me». Le premier week-end démarre fort et verra se produire Nick Cave et sa bande des Bad Seeds ainsi que Björk, de retour au MJF 24 ans après. La star islandaise montera sur scène avec le Sinfonietta de Lausanne pour un dimanche soir orchestral entre pop et électro.
Un des autres événements phares est la venue de la diva du rhythm'n'blues des sixties, mais aussi de la soul et du disco, Diana Ross. L'icône de Detroit et ex-chanteuse des Supremes sera sur la Riviera pour la première fois. Entre «Baby Love» et «Upside Down», son concert va certainement s'inscrire dans les annales du festival.
Plusieurs duos devraient également marquer les esprits: l'ex-chanteur de Led Zeppelin Robert Plant jouera avec la reine du bluegrass Alison Krauss, Jacques Dutronc viendra pour la première fois au MJF, réuni avec son fils Thomas, alors que la légende britannique des sixties Jeff Beck promet la présence d'un invité surprise de son choix. Il se produira par ailleurs le même soir que Van Morrison, 76 ans et 21 invitations à Montreux.
Le jazz aura bien évidemment toute sa place. Réuni pour la première fois sur une même soirée, le samedi 16 juillet, Herbie Hancock (30e apparition) et Jamie Cullum clôtureront la quinzaine en apothéose. Deux grandes voix du jazz américain actuel, Melody Gardot et Gregory Porter, seront aussi à l'affiche. Et honneur aux seventies avec la présence de John McLaughlin et Alan Parsons Live Project, entre jazz fusion et rock progressif.
Le trompettiste Ibrahim Maalouf et le chanteur Asaf Avidan complètent ce programme jazz éclectique. La relève, elle, sera notamment assurée par Nubya Garcia et Lady Blackbird.
L'Auditorium Stravinsky verra encore défiler le quatuor rock vainqueur de l'Eurovision 2021, Måneskin, les crooners américains John Legend et écossais Paolo Nutini, l'artiste multifacette Woodkid ou encore la star colombienne Juanes et le duo de guitaristes mexicains Rodrigo Y Gabriela.
Un des grands rendez-vous de la deuxième scène payante, le Montreux Jazz Lab, est fixé au mardi 12 juillet avec la venue des deux principaux membres de Radiohead, Thom Yorke et Johnny Greenwood. Dix-neuf ans après le concert du groupe britannique au MJF, les deux musiciens présenteront leur nouveau et original projet The Smile.
Sur cette scène d'artistes indépendants, de nouvelles tendances et de stars actuelles et futures, se produiront également Sophie Hunger, Years & Years, Phoebe Bridgers, Celeste, Stormzy, Black Pumas, Kacey Musgraves, girl in red, Arlo Parks ou encore Mitski.
L'ouverture de la billeterie est fixée à ce jeudi midi. L'affiche des concerts gratuits sera, elle, dévoilée le 1er juin. Le budget de cette édition 2022 s'élève à 26 millions de francs, selon les organisateurs.
(ATS)