«Cela faisait longtemps qu’on attendait ça», s’est réjoui lundi Daniel Rossellat lors de la conférence de presse d’ouverture à Nyon (VD). «Jamais on n’aurait pu imaginer qu’on allait faire une triennale», a ajouté le fondateur du plus grand open air de Suisse, qui dure six jours.
«On est entre excitation, satisfaction et une petite touche d’appréhension, a-t-il dit. Car c’est un rendez-vous qui va être très marquant», avec «beaucoup de grands changements».
Deux nouvelles scènes
Le Paléo a profité de la pause forcée liée aux mesures sanitaires pour préparer le plus important réaménagement de terrain depuis 1990, lors de son déménagement depuis le bord du Léman. Il s’étend désormais plus au nord en raison de la construction, à l’est de la plaine de l’Asse, du nouveau dépôt de la compagnie de chemin de fer Nyon-Saint-Cergue-Morez (NStCM).
Deux nouvelles scènes remplacent les Arches et le Détour. La première, Belleville, est dédiée à la musique électronique. Située à droite de l’entrée, elle tire son nom d’une ville proche de Detroit, aux Etats-Unis, considérée comme l’un des berceaux de ce courant. Daniel Rossellat a été inspiré par ce qu’il a vu au festival belge Tomorrowland, a-t-il confié à l’ATS. Le résultat est une sorte de demi-Soleil géant coloré aux motifs psychédéliques.
Tout au nord du site, à côté du dépôt ferroviaire en construction, Véga accueillera tous les styles de musique. Comme la brillante étoile, on ne voit qu’elle. Massive, elle n’a pas grand-chose à envier à la grande scène. «Elle est de la taille de l’ancienne grande scène, mais reste plus petite que l’actuelle», a précisé Daniel Rossellat. «Il fallait un élément architectural fort pour attirer le public tout en haut du terrain», a-t-il souligné.
Incertitude sur des potentielles interférences
Véga est orientée plein sud pour éviter «d’arroser» en décibels le village de Trélex, dans son dos. Elle est donc tournée vers l’intérieur du festival, comme l’ensemble des sept scènes. Le patron des lieux n’a pas caché que cela pouvait potentiellement engendrer des «interférences» entre les différents concerts. Des modélisations ont été effectuées, mais il a relevé qu’une «incertitude» demeurait sur ce que cela donnerait en conditions réelles.
Autre incertitude: la météo et ses aléas toujours plus extrêmes. Daniel Rossellat a évoqué l’orage dévastateur qui a frappé les Eurockéennes de Belfort récemment. Pour l’instant, rien de tel à l’horizon. En revanche, il fera très chaud. Une alerte canicule a été émise par MétéoSuisse pour la Romandie jusqu’à mercredi soir au minimum. Un pic est attendu mardi. «Il faudra se forcer à boire, et pas que de l’alcool», a plaisanté Daniel Rossellat.
Des fontaines à eaux un peu partout, canicule oblige
Des fontaines à eau sont distillées un peu partout. Les festivaliers pourront y remplir gourdes et bouteilles. Des panneaux et des membres du staff feront aussi de la sensibilisation, notamment dans le camping où les tentes pourraient bien se transformer en étuves.
Aucun dispositif médical particulier n’est cependant prévu en plus que d’habitude pour la prise en charge des éventuelles insolations ou autres maux liés au soleil, selon Daniel Rossellat.
Pas de cash et tickets 100% numériques
A noter que depuis cette année, il n’est plus possible de payer en liquide aux stands, cela afin de renforcer le contrôle des transactions et d’améliorer la gestion des stocks, notamment. Tous les autres moyens de paiement sont acceptés. Une carte rechargeable est aussi mise à disposition. Parmi les autres «innovations» de cette 45e édition, les tickets de concerts sont désormais 100% numérisés et la vaisselle consignée fait son apparition.
Comme de coutume, les billets ont été vendus en un temps record. Mais 1500 sésames supplémentaires seront mis en vente chaque matin à 9h pour le soir même, en ligne uniquement.
En 2019, le Paléo Festival avait accueilli 230’000 visiteurs.
(ATS)