César de la meilleure actrice
Virginie Efira, la quadra que s'arrache le cinéma français

Le cinéma français se l'arrache: à 45 ans, l'actrice franco-belge Virginie Efira est devenue incontournable. Vendredi, la Franco-Belge a remporté le César de la meilleure actrice, pour son rôle dans «Revoir Paris».
Publié: 25.02.2023 à 10:54 heures
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Dernière mise à jour: 25.02.2023 à 10:55 heures
Virginie Efira remporte le César de la meilleure actrice pour «Revoir Paris» lors des César à l'Olympia à Paris le 24 février 2023.
Photo: BERTRAND GUAY

Le cinéma français se l'arrache: à 45 ans, l'actrice franco-belge Virginie Efira est devenue incontournable, démontrant à force de travail qu'elle était capable de tout jouer.

Le temps semble loin où l'actrice blonde au visage rayonnant pouvait être renvoyée à sa période de pure comédie, il y a une dizaine d'années, voire à ses débuts d'animatrice télé.

Vendredi, c'est devant des stars aussi connues que Juliette Binoche ou Fanny Ardant que la Franco-Belge a remporté le César de la meilleure actrice, pour son rôle dans «Revoir Paris». Un trophée, pour lequel elle avait déjà été nommée quatre fois, et qui arrive après deux années intenses, où elle a capté toute la lumière.

Dans le film, Virginie Efira joue Mia, une Parisienne qui ne parvient pas à surmonter le traumatisme d'un attentat, dans une brasserie parisienne. Signé Alice Winocour, le film fut l'un des premiers à évoquer de façon quasi-directe les attentats de 2015 à Paris, et lui offre un rôle sur le fil, tout en retenue.

Sa capacité à s'immerger dans des personnages aussi divers que marquants lui a permis de s'illustrer en quelques mois aussi bien face à Tahar Rahim dans «Don Juan», qu'à Roschdy Zem dans «Les Enfants des autres» de Rebecca Zlotowski, où elle joue une belle-mère cherchant à trouver sa place dans une famille recomposée.

Elle était tout aussi convaincante dans un rôle de pure composition, offert par le Néerlandais Paul Verhoeven («Total Recall», «Basic Instinct», «Black Book»), celui de «Benedetta», une nonne lesbienne hallucinée dans l'Italie du XVIIe siècle.

Un rôle écrit pour faire le buzz, qui a braqué sur elle les projecteurs à Cannes, où elle a ensuite officié, l'an dernier, comme maîtresse de cérémonie. Elle a aussi été membre du jury de la 78e édition de la Mostra de Venise, présidé par le Sud-Coréen Bong Joon-ho.

Comédies

Outre cette incursion hors de frontières franco-belges, son dernier succès public reste «Adieu les Cons» (2020) d'Albert Dupontel, film aux sept César où elle incarne Suze, condamnée par une maladie incurable, qui cherche à retrouver l'enfant qu'elle avait eu adolescente et confié aux services sociaux.

Elle y insuffle drôlerie, gravité, chavirement et dureté, passant apparemment sans effort d'un état à l'autre.

Le rôle n'aura pas déboussolé son public: avant le virage vers la tragédie de ces dernières années, la trajectoire de Virginie Efira a longtemps été associée aux comédies, comme «20 ans d'écart» (2013).

Une façon de mettre un pied au cinéma après ses années à la télé belge, puis française, sur M6 qui lui confia dans les années 2000 plusieurs émissions dont «Nouvelle Star».

Cinéma d'auteur

La bascule vers le cinéma d'auteur date de 2016, et le rôle que lui offre la réalisatrice Justine Triet dans «Victoria».

Efira deviendra rapidement une des égéries du cinéma d'auteur: coach sportive borderline dans la comédie «Le grand Bain» de Gilles Lellouche, mère humiliée et amoureuse dans «Un amour impossible» de Catherine Corsini (2018) ou flic solitaire dans «Police» d'Anne Fontaine (2020).

Sa popularité tient aussi à une simplicité affichée, son air franc et direct porté par un rire sonore.

Mère d'une petite fille et compagne de l'acteur Niels Schneider, Virgine Efira est née en Belgique, en mai 1977.

Elle abandonne vite ses études et se lance dans l'animation d'émissions de télé pour ados, en Belgique.

Interrogée l'an dernier par l'AFP, elle confiait s'être longtemps retirée derrière «un sourire, comme une politesse, comme une pudeur» pour masquer «un manque de confiance en soi».

Les modèles de celle qui, adolescente, ne jurait que par «Pretty Woman» ? Des acteurs de comédies américaines comme Jim Carrey ou Adam Sandler, qui «ont cette capacité à montrer la complexité du monde en faisant rire», expliquait-elle encore.

(AFP)

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