Il fallait être naïf pour croire que le hockey suisse allait passer entre les goutte(lette)s. Tôt ou tard, c'était forcé que les quarantaines allaient se propager à nouveau tant en National League qu'en Swiss League. Ce mardi matin, Zoug, Lugano et Rapperswil ont été mis en quarantaine. Cinq des dix prochains matches de première division ont d'ores et déjà été annulés. D'autres suivront.
Selon nos informations, le Lausanne HC passe ce mardi une série de tests après une suspicion de cas dans le vestiaire vaudois. Les dirigeants du HC Ajoie sont également inquiets pour leurs troupes. Bref, après quatre mois de calme quasi total et un championnat qui a pu se dérouler normalement, on est repartis avec des quarantaines aux quatre coins de la Suisse.
Calendrier plus serré
«Rien de nouveau, c'est comme l'année passée», me direz-vous. Pas tout à fait. Cette saison, les Jeux olympiques - une hérésie de maintenir cette manifestation coûte que coûte - sont venus engorger le calendrier méticuleusement préparé par Willy Vögtlin. Ainsi, trois semaines sont rognées pour permettre aux internationaux de rejoindre Pékin pour disputer un tournoi olympique qui n'aura aucune saveur.
Les joueurs de NHL ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne se rendraient pas en Chine. Ces dernières semaines, les reports de matches ont rythmé le quotidien de la prestigieuse ligue.
Se rendre à l'évidence
Le cheminement pris par la NHL est le bon. Il faut se rendre à l'évidence et admettre que les Jeux olympiques n'ont aucun sens. Cette décision devrait être celle du Comité International Olympique (CIO). Mais pour des raisons économiques, arracher le sparadrap risque d'être compliqué voire impossible. Aux dirigeants de notre hockey sur glace de faire preuve de courage et de refuser que les joueurs de National League se rendent en Chine.
En 1980, les États-Unis avaient été représentés par une sélection des meilleurs universitaires à Lake Placid. L'idée n'est pas d'envoyer une équipe de «corpo» en Chine. Mais s'ils ont peur des conséquences d'un retrait de l'équipe, pourquoi ne pas créer une sélection de joueurs n'appartenant pas au gratin du hockey suisse?
Il faut se rendre à l'évidence: la National League est le gagne-pain de centaines de personnes. Joueurs, staff, employés et dirigeants sont tributaires de la bonne tenue du championnat. Aujourd'hui, la situation est critique et ces trois semaines de pause lors des JO n'ont plus lieu d'être.
Une réunion d'urgence est d'ailleurs prévue entre les dirigeants ce jeudi. Que sera-t-il décidé? Il n'y a qu'une solution: mettons en pause le championnat dès aujourd'hui pour trois semaines et rattrapons les matches en février à la place des JO.