C’est la fin de l’année, et, je ne sais pas vous, mais, moi, je suis carrément naze. Il y a d’abord cette nouvelle flambée des cas de Covid (coucou l’Autriche), et le maelström de nos confrères français face au putatif candidat Zemmour. Ah, et puis, les votations aussi populaires que sectaires de demain, dimanche. Sans oublier le trou! Le trou du train. Un train du trou situé à la hauteur de Tolochenaz. Joyeuse période, locomotive à deux-cents kilomètres-heure sur la voie du no limite. Pouf, précipice!
Alors, permettez-moi de faire mon chroniqueur lifestyle et pop culture. Juste une fois. Celui qui, en cette période terne, devient un poil pleutre. Fuit et part se terrer sous une couverture chauffante (sans trous, celle-ci), direction Netflix. Parce que, même sur les plateformes de streaming, oui, il y a actuellement une part (belle) au handicap. Des autistes, des infirmes moteurs cérébrales et cérébraux, des para, des tétra et des hémi… plégiques. Au cinéma aussi, même si plus timide. Il en reste un peu, je vous le mets quand même? Volontiers? Tour d’horizon des films et séries qui donnent une place à la singularité, avec des actrices et acteurs véritablement concernés.
Special, de Ryan O’Connell [Netflix / 2019-2021]
Il est en situation de handicap, rêve d’être journaliste, tient une chronique hebdomadaire sur sa paralysie cérébrale dans un pure-player et découvre, dans la marge, son homosexualité. Inspirée d’une histoire vraie et incarnée par la personne même qui a vécu cette histoire, sur Netflix, Special s’intéresse aux expériences menées par Ryan, de son émancipation parentale, à ses premiers émois amoureux, en passant par l’image de la différence dans la «communauté» homosexuelle ou, au contraire, de l’acceptation de son handicap dans l’intimité.
Le huitième jour, de Jaco Van Dormael [1996]
Harry est misanthrope, bourreau de travail et un brin égoïste. Jusqu’au jour où celui-ci, campé tout en finesse par Daniel Auteuil, percute et tue malencontreusement le chien de Georges, un jeune homme atteint de trisomie 21 et isolé de la société de la fin des années 90 pour cette même raison. S’en suit un combat pour l’intégration de la différence, la remise en question de ses croyances et valeurs.
Vestiaires, d’Adda Abdelli et Fabrice Chanut [France 2 / en production]
Depuis 10 ans, en quotidienne sur le service public français, Vestiaires vient bousculer les sujets attendus, au travers du quotidien d’Orson et Romy, deux nageurs en situation de handicap, qui déteste (mais alors c'est épidermique) les préjugés sur leur condition. Ni une ni deux, papillon et dos crawlé, accompagnés de trois camarades et d’un physiothérapeute, les deux amis sortent le public de sa zone de confort, dans ce format court d'à peine trois minutes.
Sex Education, de Laurie Nunn [Netflix / en production]
À première vue, aucune notion de handicap dans cette série Netflix qui relate le rapport des ados et jeunes adultes à leurs sexualités. Pourtant, dans sa troisième saison, le programme s’intéresse, en intrigue secondaire, au jeu de séduction mené par Isaac, un garçon orphelin atteint d’une lésion de la moelle épinière, et Maeve, sa punk de voisine, elle, sans handicap. Autre point intéressant: contrairement à la majorité des séries traitant de la thématique, Sex Education présente Isaac comme un antihéros.
De toutes nos forces, Nils Tavernier [2013]
De toutes nos forces, inspiré d'une histoire vraie, c'est le genre de film qui fait pleurer dans les chaumières. Non pas en raison du handicap de son protagoniste, Julien, mais bien celle de l'amour d'un père, Paul, pour son enfant, longtemps rejeté par ce dernier pour sa différence. Force de caractère et volonté mènent les deux hommes sur le chemin de l'Ironman, une course de triathlon extrême, dans ce drame franco-belge poignant et inspirant.