Au moment de croiser le fer au sujet de la votation sur le train de mesures en faveur des médias, ce ne sont pour une fois pas les partis politiques et les associations qui se retrouvent dans l’arène.
C’est un petit groupe d’éditeurs et de journalistes, pour la plupart alémaniques, qui se sont alliés pour faire barrage au projet. Ce faisant, ils utilisent de manière systématique leurs propres canaux médiatiques comme arme de relations publiques, tout en s’inquiétant soi-disant de l’indépendance des autres médias en cas d’afflux de fonds fédéraux supplémentaires.
Il est étonnant de constater à quel point ils connaissent mal leur propre profession!
Le journalisme est une vocation
Sinon ils sauraient que le vrai journalisme n’est pas seulement un métier, mais aussi une vocation. Les journalistes, conscients de leur responsabilité, sont tenus de respecter la société et la vérité. Il s’agit pour eux de mettre les faits en lumière et de les contextualiser, afin que les citoyennes et les citoyens puissent se faire leur propre opinion. La plupart des rédactions respectent fort heureusement ces valeurs.
Dans leur conception, les titres se distinguent, bien évidemment: Blick est un peu plus «rentre-dedans» et proche des gens, Le Temps a un style plus sobre, alors que le Journal de Morges met l’accent sur l’actualité locale. Cette diversité médiatique enrichit la Suisse et c’est précisément ce que le train de mesures en faveur des médias veut renforcer.
Car nous nous trouvons dans une phase critique de l’histoire des médias. D’un point de vue purement économique, les entreprises de médias ont été contraintes de réduire la taille de nombreux journaux et magazines car ils ne sont plus vraiment rentables depuis longtemps.
Les géants internationaux de la technologie, comme Google, Facebook et les autres, captent à grande échelle la publicité qui constituait auparavant la manne des journaux et magazines suisses.
Le papier, encore demandé par les lecteurs
De nombreuses personnes souhaitent toutefois pouvoir lire les nouvelles de leur région, de la Suisse et du monde sur papier. C’est la raison pour laquelle les éditeurs continuent d’imprimer et de distribuer des journaux et des magazines. Mais ce faisant, ils manquent de moyens pour développer leurs offres numériques.
C’est là qu’intervient le train de mesures en faveur des médias: limité à sept ans, il garantit, via une réduction des tarifs postaux, que les journaux continueront à atterrir sur la table du petit-déjeuner. Le groupe Blick en profiterait également, mais la loi aide surtout les petits et moyens médias à se préparer à l’avenir numérique.
Un paysage médiatique diversifié, c’est l’assurance de refléter notre pays sous toutes ses facettes. Les médias font office de place du village pour nos échanges démocratiques. Nous voulons prendre soin de cette diversité. Le train de mesures en faveur des médias y contribue de manière vitale.