Le bruit routier, au-delà de la pollution qu'il occasionne, représente un vrai problème de santé publique. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) le classe parmi les principaux facteurs environnementaux contribuant à des maladies chroniques. L'exposition continue à des niveaux élevés de bruit entraîne des troubles cardiovasculaires, une hausse de la tension artérielle, ainsi que des perturbations du sommeil et une diminution générale de la qualité de vie. En Suisse, une personne sur cinq est affectée par le bruit excessif, et dans les zones urbaines, cette proportion grimpe à une sur trois. Le bruit routier cause chaque année des centaines de décès prématurés, avec environ 400 morts attribuées à cette pollution sonore.
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Le véritable problème reste le volume croissant du trafic motorisé et cette thématique est passée sous silence par le Conseil fédéral, malgré une volonté affichée par le Parlement qui a souhaité, en 2021, prendre le bruit en flagrant délit et s'y attaquer à la source. La motion votée chargeait en effet le Conseil fédéral de modifier les bases légales pour cibler le bruit excessif des véhicules et soutenir davantage les cantons dans la lutte contre le bruit. Trois ans plus tard, la réponse du Conseil fédéral est totalement insuffisante. Malgré un projet pilote de radar anti-bruit, réalisé en collaboration avec le canton de Genève et couronné de succès, le Conseil fédéral fait preuve d’attentisme et se détourne des risques liés au bruit.
Les extensions autoroutières sur lesquelles nous voterons le 24 novembre, avec leurs 5,3 milliards, augmenteront non seulement le trafic mais intensifieront, de fait, les nuisances sonores. Vous pensez peut-être ne pas être concerné·e si vous n’habitez pas au bord de l’A1… Et pourtant, ce bruit risque de vous toucher aussi, que vous viviez en ville, dans l’agglomération genevoise, lausannoise ou sur la côte vaudoise. Au quotidien, ce seront bien les habitant·e·s qui subiront de plein fouet ce dommage et, évidemment, la pollution qui l’accompagne.
Si ce crédit pour l’agrandissement des autoroutes est accepté, des dizaines de milliers de véhicules supplémentaires envahiront nos agglomérations; le rapport de l’Office fédéral des routes (OFROU) parle de 44'000 voitures en plus dans les rues de Genève, de 8800 et 7000 à Coppet et Nyon, avec un niveau sonore moyen accru dans les zones résidentielles, sans compter la pollution supplémentaire et les risques sécuritaires qui, eux aussi, s'inviteront. Chaque nouvelle voie routière attire plus de trafic, dans une spirale sans fin dont les premières victimes seront notre santé et notre qualité de vie.
Mais ici, nous avons un plan B, simple et concret. Plutôt que d’investir dans des infrastructures routières qui augmentent les nuisances, nous devons renforcer les liaisons ferroviaires, en particulier sur l’axe Genève-Lausanne et développer un maillage de transport public performant dans toutes les régions plus périphériques. Ces alternatives réduisent non seulement les nuisances, mais permettent aussi de transporter davantage de personnes sans aggraver le quotidien des riverain·e·s. En lieu et place de cette nouvelle voie autoroutière, une voie ferrée permettrait non seulement de transporter plus de personnes mais diminuerait aussi largement le trafic motorisé.