La tactique de l'Union suisse des paysans était risquée, mais elle a payé. Makus Ritter, le «premier agriculteur du pays», avait un sourire ce dimanche à la hauteur de l'échec des deux textes sur les pesticides. Une victoire obtenue sans contrepartie politique.
Certes, sous la pression des initiatives, le Parlement a encadré l'usage des pesticides et des engrais. Durant la campagne, les opposants ont inlassablement répété que la Suisse avait le «cadre légal le plus strict d'Europe» en la matière. Mais ce ne sont que des mots.
Le lobby agricole doit désormais les assumer lors de la mise en oeuvre. Il n'y aura pas besoin de trop de patience pour découvrir s'il ne s'agissait que de déclarations d'intention: le Parlement doit se pencher dès ces prochains jours sur plusieurs objets relatifs à l'agriculture plus verte.
Pas un blanc-seing
Dans ce registre, le rejet des deux initiatives agricoles, aussi net qu'il soit, ne doit pas constituer une blanc-seing à Markus Ritter et aux autres représentants paysans. Bien au contraire: ils risqueraient alors de trahir beaucoup de concitoyennes et concitoyens, qui ont refusé les textes en plaçant leur confiance entre les mains des représentants agricoles à Berne.
Le Conseil fédéral a lui aussi sa part de responsabilité. «Nous allons tenir nos engagements», avait promis le ministre de l'agriculture Guy Parmelin dans une interview à Blick en vue du 13 juin. Les actes devront suivre.