Il y a ceux qui détestent ce type arrogant et trop sûr de lui. Il y a ceux qui adorent ce politicien brillant et courageux. Il y a ceux que les derniers épisodes de la mauvaise saga, qui a longtemps porté son nom, a fini par lasser. Mais il n’y a personne que Pierre Maudet indiffère dans la République et canton de Genève.
A-t-il suffisamment mangé son pain noir? Peut-on encore lui faire confiance, après le mensonge qui a entouré son fameux voyage à Abu Dhabi? Les excuses qu’il a présentées ont-elles été entendues et acceptées? Les Genevoises et les Genevois en décideront les 2 et 30 avril prochains, au terme d’une élection au Conseil d'Etat qui ne manquera pas de suspense.
La nature a horreur du vide
Est-ce que Genève a besoin de Pierre Maudet? Voilà peut-être la seule question qui ne se pose pas. C’est bien connu: la nature a horreur du vide. Et si l’ancien conseiller d’Etat se représente, et crée d’ores et déjà des sueurs froides au sein des autres partis — qui ne vont pas tarder à se noyer dans leurs petits calculs d’apothicaires, c’est que le gouffre politique, à Genève, est abyssal.
Tenter de combler un vide, comme va le faire Pierre Maudet, ça n’est pas encore répondre à un besoin. Pour cela, il lui faudra parvenir à ses fins et ça ne sera pas une promenade de santé. Mais ce que Pierre Maudet version «2.0» va assurément faire, c’est forcer l’ensemble des autorités genevoises ronronnantes à se remettre en question, à aller au-delà de la défense de vagues valeurs sur les objets de notre quotidien un peu terne, à sortir de leur besace obscure des projets lumineux, des projets d’envergure, des projets d’enthousiasme.
Pierre Maudet joue gros
Car Pierre Maudet ne revient pas les mains dans les poches. En faisant son retour sur le devant de la scène, le politicien joue très gros: son honneur, sa crédibilité, son égo. Il sera certainement porteur d’idées et de projets aussi grands que l’enjeu auquel il fait face. Et, face à lui, s’ils ne veulent pas prendre le risque de mordre la poussière, ses adversaires devront enfin faire ce pour quoi ils ont été élus: de la politique.
Le retour de Pierre Maudet est une excellente nouvelle pour Genève.