Egalité des sexes
La retraite à 65 ans: elles n'ont pas le même avis

Nos deux journalistes Ghufran Bron et Valentina San Martin se défient sur un thème d'actualité qui ne laisse personne de marbre: les femmes et l'AVS.
Publié: 18.09.2021 à 08:05 heures
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Dernière mise à jour: 20.09.2021 à 07:15 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

Samedi 18 septembre, de nombreuses personnes se donneront rendez-vous à Berne pour manifester contre la réforme AVS21. Mais attention, même si le sujet concerne essentiellement les femmes, elles ne sont pas toutes d'accord en ce qui concerne la retraite à 65 ans. Nos journalistes Ghufran Bron et Valentina San Martin s'expliquent.

Ces dernières années, le vieillissement de la population et l’aggravation prévue des déficits ont poussé la plupart des gouvernements à décider de relever l’âge de la retraite des femmes, malgré les contestations, il faut s’y faire. Il n’y a pas de plan B. Le tour de magie qui consiste à sortir de l’argent de son chapeau, c’est du passé.

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L’argument du tour de magie et de la sortie d’argent du chapeau me fait bien rire. Je te rappelle qu’on n’a pas eu trop de mal à sortir des pépettes pendant la crise Covid. Et si les caisses étaient à sec aujourd’hui, ça se saurait… Bref, revenons à notre histoire d’AVS. Commençons déjà par éliminer la discrimination salariale et augmentons les cotisations versées, histoire de compenser les économies escomptées. Si tu ne me crois pas, regarde du côté du Conseil fédéral qui le dit lui-même: il suffirait d’augmenter nos cotisations de 0,3% pour arriver à un montant équivalent à celui attendu avec l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Une hausse de 0,9% comblerait l’entier les économies prévues par le projet!

Tes calculs sont intéressants, mais tu oublies que nous n'avons pas le temps pour le «blabla». Il faut agir. Le nombre de seniors pour 100 actifs va doubler d’ici 50 ans selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les milieux féministes ne cessent de réclamer l’égalité tout en voulant des privilèges (4 mois de congé maternité), ce discours est audible mais il peut évoluer.

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Je te signale que 4 mois de congé maternité ne s’apparentent pas à des vacances. Ce n’est pas un privilège ou une occasion pour les femmes de flâner. A noter que les milieux féministes se sont également positionnés en faveur du congé paternité.

Oui, le PLR s’est ouvert sur la question et s’est fait une raison en proposant un congé parental: à savoir la liberté de choisir parmi l’un des deux parents pour s’occuper de l’environnement familial. Dans un couple ou dans une famille arc-en-ciel, le partage des tâches relève de la sphère privée. J’ai la mauvaise impression que les hommes sont les grands oubliés de ce débat. En particulier durant la crise Covid.

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Les hommes? Grands oubliés durant la crise Covid? C’est une blague j’espère?! Souviens-toi, que ce sont encore une fois les femmes qui se sont retrouvées en première ligne durant cette pandémie. Et oui, ce sont bien les femmes qui sont majoritaires dans les métiers de la santé, de la vente, ainsi que l’accueil des enfants. Des domaines particulièrement éreintants et pas vraiment bien payés. Et on (des hommes donc) voudrait nous imposer cela une année de plus?! Tout ce que je peux leur offrir, ce sont des applaudissements en guise d’encouragement.

Valentina, on ne peut pas laisser une génération payer pour des mauvais calculs du passé. Si cela doit me coûter une année de travail en plus, je le ferai. Nous construisons le monde de demain en ce moment, en 2021. Cessons l’égoïsme.

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Sur ce point, des mauvais calculs du passé, je te rejoins. Il faut reconnaître que le système des trois piliers est has been et ne fonctionne plus. Nous avons besoin de rentes dignes et pas de travailler plus longtemps.

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