Commentaire
Symptomatique et au bistrot: ça ne devrait pas arriver à une personnalité politique de premier plan

La présidente du gouvernement vaudois a fait la fête dans un lieu public valaisan alors qu'elle était symptomatique au Covid. Un comportement gênant de la part d'une élue qui a un devoir d'exemplarité dans cette période dramatique.
Publié: 04.01.2022 à 11:51 heures
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Dernière mise à jour: 08.02.2022 à 17:44 heures
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Michel JeanneretRédacteur en chef

Faire la bringue dans un restaurant alors qu’on est symptomatique au Covid, puis apprendre qu’on était bel et bien infecté par le virus le soir en question: il y a des meilleures manières de commencer l’année, surtout quand on est la présidente du Conseil d’Etat vaudois.

L’histoire de Nuria Gorrite, la très populaire ministre socialiste, a de quoi irriter. Tout d’abord – même si c’est le point le plus anecdotique – parce qu’elle a festoyé bruyamment dans un restaurant de Crans-Montana, dérangeant tous les convives au sein d’une équipe qui «ne faisait que de crier» aux dires du personnel, de la responsable et de plusieurs témoins qui se disent choqués par le comportement de l’élue. On a vu mieux pour porter une fonction qui ne s’arrête pas lorsqu’on est à la montagne.

Ensuite parce que la conseillère d’Etat vaudoise a violé la loi dans le restaurant en question en buvant du champagne debout non masquée. Enfin – et surtout – parce qu’elle était symptomatique cette nuit du 29 décembre qui semble avoir marqué les esprits dans la station de ski valaisanne.

«Les mathématiques sont têtues»

Madame Gorrite se défend en minimisant ses symptômes. Mais les mathématiques sont têtues. Sachant que la période d’isolement prononcée par le médecin cantonal vaudois court jusqu’au 6 janvier, cela laisse de la place pour deux hypothèses: soit Madame Gorrite a été considérée par le corps médical comme porteuse de symptômes suffisamment sérieux dès le 28 décembre et elle n’avait donc rien à faire dans un restaurant un jour plus tard, soit le médecin lui a fait bénéficier d’un traitement de faveur en considérant abusivement les «légers picotements dans la gorge» comme un symptôme, afin de réduire la durée de son isolement. Une deuxième hypothèse difficilement imaginable.

Madame Gorrite se défend en affirmant qu’elle a fait des autotests. Seulement voilà, depuis deux ans de galère pandémique, même les enfants savent que ces tests sont très fiables lorsqu’ils sont positifs et très peu lorsqu’ils sont négatifs. Par conséquent, lorsque des symptômes sont présents, un autotest ne suffit pas. Tout le monde le sait, donc Madame Gorrite ne l’ignore certainement pas. Lorsqu’on est élu, on a un devoir accru d’exemplarité, de plus grande prudence que le citoyen moyen, à plus fort titre quand on est celle qui porte des lois pour tenter d’atténuer les conséquences humaines et économiques dramatiques d’une pandémie.

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