Conseiller national UDC à la retraite, Yvan Perrin vient d'être nommé dans la surprise totale secrétaire général de l'UDC genevoise. Il explique ses ambitions à Blick pour la première fois.
Qu'avez-vous fait ces derniers mois, Yvan Perrin?
J'ai écrit. Pour l'UDC Genève, pour d'autres. J'étais un peu le porte-plume de certains acteurs politiques.
Que des UDC?
Non, j'ai fait une exception une fois, pour une personne de gauche et elle a été félicitée pour son discours. Comme quoi j'aurais pu être avocat (rire).
Que venez-vous faire à Genève?
Comme je viens de le dire, j'ai déjà eu l'occasion de travailler au coup par coup pour l'UDC genevoise. Manifestement, le parti a jugé la qualité de mon travail comme suffisamment bonne pour formaliser le soutien apporté jusqu'ici et me proposer le poste de secrétaire général. Nous allons faire face à une à une importante échéance en 2023, les cantonales et fédérales, et j'ai de l'expérience en matière de campagnes. Mon but, c'est de permettre à l'UDC genevoise d'arriver préparée au mieux pour ce grand moment que j'espère ne pas être de solitude.
Est-ce que l'UDC genevoise souffre tant que ça pour demander à un Neuchâtelois de la rejoindre?
Non, mais elle souhaite bénéficier d'un regard extérieur. Je suis vierge de tout historique, pas suspect de sympathie pour X et d'animosité contre Y. J'ai un regard neuf et dénué de parti pris qui aurait pu naître d'une trop grande connaissance du passé. C'est un avantage, mais c'est aussi un inconvénient, car il y aura beaucoup de choses à m'expliquer en cours de route.
Il s'agit d'un rôle central et on vous sait fragile dans votre santé.
Ma fonction est de réfléchir à des arguments, faire la stratégie, pas d'être exposé, ce dont j'ai souffert par le passé. Mon rôle tel que je l'imagine n'est pas d'aller au front, mais de créer les conditions pour que les autres le fassent de manière optimale. Je serai un soutier, pas le capitaine du navire. Ma santé va bien aujourd'hui, merci. Grâce à la chimie bâloise, j'ai résolu mes gros problèmes de sommeil.
Quels seront vos objectifs pour l'UDC genevoise?
On va les définir en fonction de l'étude de la situation. il y a déjà un certain nombre de paramètres intéressants à exploiter. La question européenne va s'inviter dans les débats. Les partisans de l'adhésion vont fourbir leur armes, ça sera un élément fondamental de 2023. L'UDC est la seule à avoir dénoncé l'accord-cadre avant même le Conseil fédéral. J'ai lu par ailleurs le rapport émanant de la Cour des comptes de l'UE au sujet de Frontex. On constate que cela ne donne pas satisfaction et que les décideurs ne sont pas informés correctement. La sécurité sera donc aussi un enjeu majeur. Or la Suisse reste un magasin intéressant pour tout ce que l'Europe compte comme délinquants.
En quoi cela concerne très directement Genève?
Genève souffre d'une criminalité transfrontalière majeure. La commune de Perly a notamment payé cher ces incursions.
L'UDC genevoises va-t-elle créer des alliances et lesquelles?
Dans l'idéal, il le faudrait, mais je ne suis pas sûr que le fruit soit mûr. Le problème, à Genève, c'est qu'il y a une Entente qui porterait mieux le nom de mésentente. Le PLR a perdu sa boussole et ça serait peut-être la possibilité de remettre tout à plat pour chercher des points d'accord et cesser de mettre en évidence ce qui nous divise. Mais pour cela, il faut être plusieurs.
Vous allez vivre où?
Toujours à la Côte-aux-Fées.
Pas d'immersion à Genève?
Je pourrai faire mon travail sans avoir un appartement à Genève. Je ne vais pas consacrer 75% de mes revenus à un studio. Je vais changer mon demi-tarif pour un abonnement général.
La relève de l'UDC à Genève est-elle à la peine?
Non, ça n'est pas un problème, elle est particulièrement bonne à Genève. Mais elle est un sujet et il faut donc lui accorder de l'attention. Je vais proposer au comité directeur de former au plus vite la relève car le risque existe que des gens prometteurs soient jetés trop vite dans le bain et s'ébouillantent. La relève ne doit par ailleurs pas seulement servir à coller des affiches.