Cette disposition, qui bénéficiait du soutien du gouvernement et d'une majorité du Grand Conseil, a été acceptée par 233'212 voix contre 131'969. L'issue de ce scrutin ne constitue pas une surprise, aucun comité n'ayant pris position contre cet objet. Deux arrondissements administratifs sur dix ont rejeté cet objet: Frutigen-Niedersimmental et d'Obersimmental-Saanen, tous les deux situés dans l'Oberland. Le oui le plus élevé a été enregistré dans celui de Berne-Mittelland avec 71,9%. Le Jura bernois a dit oui à 60,1% des votants. La participation s'est élevée à 49,8%.
Cet article constitutionnel comporte un objectif: le canton de Berne devra réduire ses émissions de CO2 afin d'atteindre, d'ici 2050, la neutralité climatique. Aucune piste n'est formulée pour y parvenir. Le canton et les communes devront adopter des lois détaillant les mesures ciblées à prendre.
Limiter les risques liés au changement climatique
La protection du climat n'implique pas seulement une réduction des gaz à effet de serre, mais également l'adaptation aux conséquences de ces bouleversements. L'article invite le canton et les communes à se mobiliser pour limiter les risques liés au changement climatique, notamment en construisant des protections contre les crues. L'article précise que les mesures de protection du climat doivent viser un renforcement de l'économie. Elles doivent être acceptables tant sous l'angle social que sous celui de l'environnement. Ce projet reprend en fait ce qui a été convenu dans l'Accord de Paris sur le climat de 2015.
Pour ses partisans, cette disposition répond à une demande de la société civile comme en témoignent les manifestations visant à sensibiliser à «l'urgence climatique». Ils relèvent que cet article n'entraînerait pas uniquement des restrictions et des coûts, mais donnera à l'économie des perspectives de développement. Lors des débats au Grand Conseil, seules l'UDC et l'UDF se sont opposées à cet article, le jugeant inutile. Ces deux formations ont souligné que la constitution cantonale comportait un article sur la protection de l'environnement, estimant donc qu'il est déjà possible aujourd'hui de prendre des mesures législatives pour la protection du climat.
Le peuple s'est prononcé sur la protection du climat alors que le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) confirme la situation d'urgence. Si rien n'est entrepris, le pire est à venir avec une multiplication des événements extrêmes: canicule et fonte des glaces. La Suisse a connu cet été des orages de grêle et des inondations. Le canton de Berne est également affecté par le recul des glaciers et l'élévation de la limite des chutes de neige.
(ATS)