Après le comité alémanique la semaine dernière, c'est au tour des politiciens romands d'entrer en campagne. Des représentants du PLR, du Centre et du PS ont fait le déplacement mardi à la Cinémathèque de Lausanne.
«Aujourd’hui, le consommateur suisse finance, avec son abonnement aux plateformes étrangères, le cinéma européen sans soutenir les cinéastes suisses et l'économie locale, souligne Olivier Français, conseiller aux États (PLR/VD). C’est un désavantage concurrentiel important sur le marché international puisque tous les pays d’Europe de l’ouest ont mis en place des systèmes similaires.»
4% des recettes des plateformes de streaming
Les plateformes devront verser chaque année au moins 4% de leurs recettes brutes au secteur audiovisuel helvétique. «La nouvelle loi sur le cinéma permettra à des oeuvres, qui ne trouveraient pas un financement public, de voir le jour grâce à de nouveaux acteurs privés», argumente pour sa part Benjamin Roduit, conseiller national (Le Centre/FR).
Les plateformes seront également obligées de programmer 30% de films européens, comme l'exigent la majeure partie des pays alentour. «En Suisse romande, un film sur deux est coproduit avec l’Union Européenne», rappelle Simone de Montmollin, conseillère nationale (PLR/GE).
Craignant une augmentation des abonnements aux plateformes en ligne ou une obligation de regarder certains films, les jeunes de droite et du centre ont lancé le référendum. À leurs yeux, la loi passe à côté des besoins et des demandes des consommateurs.
Promouvoir les jeunes talents suisses
Pour la conseillère aux États Elisabeth Baume-Schneider (PS/NE), cette loi est au contraire une chance pour les jeunes Suisses: «en renforçant notre soutien à la production, nous maintenons et créons de nouvelles opportunités et favorisons la carrière des talents en Suisse». Et de rappeler que la Suisse, qui investit dans ses Hautes écoles, bénéficie d’un terreau riche en expertises et en compétences dans les métiers liés au cinéma.
Le projet n'introduit ni un impôt ni une subvention, rappelle le comité. L'audiovisuel suisse qui recevrait environ 18 millions de francs par an en sortirait renforcé.
Le projet a été adopté par une large majorité parlementaire à Berne allant du Centre, du PLR, du PS, des Vert’Libéraux aux Verts et au PEV. Les Jeunesses des Verts, du PS, du POP et du Parti évangélique s'engagent aussi pour la Lex Netflix.
(ATS)