La participation s'est montée à 36,94%. Toutes les communes ont dit à non à cette nouvelle loi, à l'exception de Neuchâtel qui l'a accepté à 52,48% et de La Chaux-du-Milieu, où il y a une égalité parfaite entre les oui et les non.
Le PLR et l'UDC avaient lancé un référendum car ils voulaient que le peuple puisse se prononcer lors d'une reconnaissance d'une communauté religieuse. Le Centre était aussi opposé à la loi, tout comme le POP, mais pour d'autres raisons, soit la défense de la stricte laïcité.
Campagne peu animée
Le POP, tout comme l'UDC, ne voulait pas non plus que les communautés reconnues d'utilité publique puissent dispenser un enseignement religieux facultatif dans les locaux de l'école publique, pour que l'école ne soit pas le vecteur de telle ou telle religion. Le conseiller d'Etat Laurent Kurth avait expliqué que la mise à disposition de locaux n'a rien à voir avec un contenu de programme scolaire.
La campagne fut peu animée, les partis ayant investi peu de moyens pour soutenir ou combattre la votation. Les plus actifs ont été un comité citoyen favorable à la loi, dont fait partie l'ancien conseiller national socialiste Jacques-André Maire. Le Conseil d'Etat, le PS, Les Verts, les Vert'libéraux, SolidaritéS, le parti évangélique et les Eglises officiellement reconnues étaient en faveur du oui.
La loi prévoyait que la reconnaissance d'une communauté religieuse puisse être adoptée par les trois cinquièmes des membres du Grand Conseil, sans qu'elle soit soumise au référendum populaire. Trente députés, qui y étaient opposés, pouvaient toutefois lancer un référendum.
Les évangéliques vont encore attendre
Après le refus de la loi, toutes les options sont possibles, en fonction de ce que souhaitent les partis et les députés. Une nouvelle loi pourrait être revotée très rapidement par le Grand Conseil, avec l'ajout d'un référendum facultatif ou obligatoire, comme elle pourrait être enterrée plusieurs années, avec possible remise en cause du concordat avec les Eglises officielles.
La Fédération évangélique, qui attend 20 ans, soit depuis l'introduction dans la Constitution cantonale de la possibilité de reconnaissance de nouvelles communautés, devra continuer de patienter. Idem pour la communauté israélite, présente depuis plus de 100 ans dans le canton, et qui aurait déposé une demande, si la loi avait été acceptée.
Même en cas de oui, la communauté musulmane ne se sentait pas prête à déposer une demande. Elle aurait souhaité que l'acte de reconnaissance soit une décision administrative et pas politique, pour éviter une dérive populiste ou une stigmatisation d'une communauté.
(ATS)