Un soignant sur trois l'a vécu
La pénurie de personnel soignant mène à des décès évitables

Un membre du personnel de santé sur trois dans le monde a dû faire face à un décès évitable de patient, provoqué par la pénurie de collaborateurs. Plus de la moitié pensent régulièrement à arrêter leur activité, selon un sondage dévoilé jeudi à Genève.
Publié: 12.10.2023 à 16:21 heures
Des travailleurs de santé ont accroché des lignes de blouses devant le Palais des Nations à Genève.
Photo: MARTIAL TREZZINI

Les soignants doivent accomplir davantage de tâches avec moins de ressources. Au total, plus de 71% d'entre eux ont vu des patients souffrir en raison du manque de personnel. Trois quarts ont trop de personnes à prendre en charge. Quatre sur cinq sont en surrégime, selon ce sondage auprès de 2000 travailleurs de santé de 50 pays, mené par l'Internationale des services publics (ISP).

Charge de travail doublée

Près d'un quart des personnes interrogées ont vu leur charge de travail doubler. Quelques dizaines de soignants ont manifesté jeudi après-midi sur la Place des Nations et ont accroché des lignes de blouses vides devant le siège de l'ONU. «Manque de travailleurs de santé: véritable souffrance», affichait une banderole.

L'Organisation mondiale de la santé estime qu'il manque 15 millions d'entre eux dans le monde. Ces personnes quittent en masse les pays en développement. L'Afrique peut s'appuyer sur moins de 1,6 personnel sanitaire pour 1000 habitants, trois fois moins environ que le chiffre recommandé.

Dans les pays riches, le nombre de travailleurs migrants de la santé a augmenté de 60%. La majorité des personnes interrogées, dont près de la moitié expliquent que la pénurie pourrait les pousser à changer d'activité, appellent à davantage d'investissements publics. L'ISP a relayé ces demandes dans une lettre ouverte aux ministres de la Santé et des Finances des Etats membres de l'OMS.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la