Ces chiffres sont encourageants alors que le Brésil va accueillir en novembre la conférence de l'ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem. La plus grande forêt tropicale de la planète joue un rôle crucial dans l'absorption des gaz à effet de serre. D'après les données recueillies par les satellites de l'Institut de recherches spatiales (Inpe), la déforestation a touché 80,95 km2 en Amazonie brésilienne le mois dernier.
Il s'agit du plus bas niveau enregistré depuis l'utilisation du système d'alertes Deter, en 2016. En février 2024, 226,51 km2 y avaient été déboisés. La déforestation a également baissé de 24% sur cette même période au Cerrado, une savane tropicale très riche en biodiversité, mais la surface nouvellement déboisée reste très élevée, atteignant 494 km2.
Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva s'est engagé à éradiquer d'ici 2030 au Brésil la déforestation illégale, due principalement à des acteurs du secteur agricole en quête de terres pour l'élevage et les cultures. Depuis son retour au pouvoir en 2023, la déforestation en Amazonie a baissé continuellement, après avoir bondi sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
30 millions d'hectares partis en fumée
Selon le système Deter de l'Inpe, elle a été réduite de moitié en 2023 (5156 km2 contre 10'278 km2 en 2022), avant de poursuivre cette baisse en 2024 (4183 km2, 19% de moins qu'en 2023). Mais ces données contrastent avec la hausse spectaculaire de la surface végétale dégradée par les incendies, qui est comptabilisée à part.
Cette dernière a augmenté de 79% en 2024, selon un rapport de la plateforme de surveillance MapBiomas publié en janvier. Quelque 30,8 millions d'hectares (308'000 km2) sont partis en fumée, la plus vaste surface touchée par les incendies au Brésil depuis 2019. Selon les données officielles, plus de 140'000 départs de feux ont été enregistrés en Amazonie brésilienne en 2024, du jamais vu en 17 ans et une augmentation de 42% par rapport à 2023.
L'année 2024 a été marquée par une sécheresse historique liée, selon les experts, au réchauffement climatique. Le fait que la végétation soit plus sèche favorise la propagation des incendies, mais les autorités attribuent la grande majorité des départs de feu à l'action humaine. Le secteur agricole est là aussi le principal mis en cause.