Il lui a fallu 39 jours de grève de la faim, mais il est parvenu à ses fins: Guillermo Fernandez a gagné son combat. Une journée d'informations en présence des scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sera organisée en mai, comme le père fribourgeois le demandait depuis le 1er novembre.
«La présidente du Conseil national invite à un dialogue centré sur les rapports du GIEC au Palais fédéral le 2 mai avec le groupe parlementaire sur le climat et les Académies suisses des sciences», est-il écrit jeudi matin sur le site de l'Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT).
Guillermo Fernandez n'est pas mentionné, mais il s'agit clairement d'une victoire pour le gréviste de la faim. «Les contours de cette journée doivent encore être dessinés plus précisément, mais à ce qu'on nous a dit, elle serait en partie filmée et retransmise à la population», explique Ana, compère et porte-parole du gréviste, très affaibli par son gros mois de jeûne volontaire. «Il y aura aussi une séance où les élus pourront poser toutes leurs questions, même les plus bêtes», sourit-elle.
Un précédent?
Depuis le 1er novembre, Guillermo Fernandez s'était attiré la sympathie de nombreux parlementaires, du Prix Nobel Jacques Dubochet «et de la population», selon lui, mais sa requête semblait poser de gros problèmes sous la Coupole. D'abord pour la mise en oeuvre réelle, ensuite pour ne pas créer un précédent. Comment réagir si quelqu'un vient avec la même démarche dès demain pour une autre cause?
En attendant, ce père qui ne s'était jusqu'ici jamais engagé en politique a réussi un tour de force. Il va désormais pouvoir s'alimenter à nouveau, «mais selon un protocole très précis», explique son amie et conseillère. A défaut de champagne, il va fêter sa victoire avec... du bouillon de poule, le premier pas vers un retour à la nutrition. Tout au long de son action, Guillermo Fernandez a été suivi de près par son médecin généraliste: presque 40 jours sans manger peut laisser des séquelles, notamment aux organes.