Cela fait près de deux ans que la Russie a envahi l'Ukraine et que des centaines de milliers d'Ukrainiens ont été contraints de fuir. Pour beaucoup d'entre eux, un retour n'est plus envisageable.
Une enquête menée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) et la société d'études de marché Ipsos a révélé qu'un tiers des Ukrainiens ne souhaitent plus rentrer chez eux. Selon cette étude, les principaux obstacles d'un éventuel retour sont les problèmes liés à la sécurité et l'occupation russe de la région où vivaient les réfugiés, mais pas que.
Le manque d'accès à des soins de santé efficaces ainsi que le manque de possibilités de travail et de moyens de subsistance sont aussi des facteurs de taille. Un autre tiers des personnes interrogées espère un retour. Quant aux 40% restants, ils sont indécis.
Une personne sur trois est au chômage
Environ 66'000 Ukrainiens bénéficiant du statut de protection S vivent actuellement en Suisse. Au total, 21% de ces réfugiés avaient un emploi au moment de l'enquête. Cependant, la moitié d'entre eux ont indiqué que leur activité professionnelle actuelle se situait à un niveau inférieur comparé à leur précédent emploi en Ukraine. Environ un tiers des personnes interrogées sont au chômage. Un quart a déclaré suivre une formation professionnelle.
Selon les personnes interrogées, le plus grand obstacle à l'intégration sur le marché du travail est la connaissance requise de la langue du pays. S'ensuivent le manque de possibilités d'emploi correspondant aux qualifications, une formation inadéquate et une reconnaissance insuffisante des qualifications.
Beaucoup de diplômés universitaires
Au total, 69% des réfugiés ukrainiens en Suisse possèdent un diplôme universitaire. 79% sont des femmes et des enfants — la plupart d'entre eux sont arrivés en Suisse peu après l'invasion russe, entre février et avril 2022.
Selon les auteurs, l'analyse se base sur 1125 enquêtes achevées entre le 30 mars et le 1er mai 2023 via un questionnaire en ligne. Les données ont été collectées auprès des ménages.
(Avec ATS)