L’homme est sous les verrous depuis plus de 30 ans «en raison de ses déviances sexuelles», écrit «Arcinfo», ce vendredi 27 janvier. Fin novembre 2022, dans sa cellule de la prison de sécurité élevée de Gorgier (NE), c’est la frustration. À la télé, les canaux qui diffusent des films érotiques sont désormais bloqués. En cause: un changement d’opérateur.
«La pornographie est interdite à Bellevue», s’empresse-t-il alors de déplorer dans un courrier adressé au Service pénitentiaire neuchâtelois (SPNE). Après examen, l’État a «réactivé en fin d’année deux ou trois chaînes grand public qui proposent des programmes érotiques […]», informe Christian Clerici, chef du SPNE, cité par le quotidien local.
Dans les établissements du canton horloger, l’accès à la pornographie est très limité. Les détenus ne peuvent par exemple pas acheter de DVD du genre. En revanche, des préservatifs sont accessibles depuis septembre 2021.
Tous les taulards ne sont pas logés à la même enseigne, souligne encore le média régional. Outre Neuchâtel, les cantons catholiques ont les approches les plus drastiques. Dans le Jura, aucune chaîne TV érotique n’est tolérée. Idem pour les magazines. Des capotes sont toutefois à disposition, poursuit «Arcinfo».
Vaud et Genève sont moins prudes
Le Valais accepte les chaînes classiques montrant des longs métrages spécialisés et les gardiens font semblant de ne pas voir les posters sexy. Pas de chaînes TV spécifiques à Fribourg, mais la possibilité d’acheter des vidéos classées X existe — tant qu’elles n’impliquent pas des enfants, des animaux ou des actes de violence, qui tombent sous le coup de la loi.
En pays de Vaud, les «taulards» sont moins bridés: ils peuvent commander DVD et revues, tant que leur contenu n’est pas illicite ou contraire aux mœurs. Il existe cependant des restrictions selon l’infraction commise.
Genève «ne contrôle pas le bouquet de chaînes TV». Mais chaque maison d’arrêt a ses propres règles et adapte son offre en fonction de la nature des actes commis par le détenu.
La Commission nationale de prévention contre la torture (CNPT) a déjà pris position sur cette thématique. Elle estime que les personnes internées à vie devraient avoir accès à la pornographie, tant qu’elle est légale. La CNPT recommande aussi de garantir l’accès à des condoms pour prévenir la transmission de maladies sexuellement transmissibles.