Sondage avant le 28 novembre
Oui clair aux soins infirmiers et à la loi Covid

Près de quatre Suisses sur cinq sont favorables à l'initiative sur les soins infirmiers soumise au vote le 28 novembre, selon le premier sondage de la SSR. Ils disent aussi un oui clair à la loi Covid (61%), mais ils sont très divisés sur l'initiative sur la justice.
Publié: 22.10.2021 à 06:43 heures
Pour 90% des sondés, l'initiative pour les soins infirmiers doit permettre d'améliorer les conditions de travail pour éviter que les soignants ne quittent la profession
Photo: imago images/Max Stein

Si l'initiative «pour des soins infirmiers forts» avait été mise au vote dès le 9 octobre, elle aurait été acceptée par 78% des votants, indique le sondage gfs.bern réalisé pour la SSR et publié vendredi. Seuls 15% s'y seraient opposés, 7% étant encore indécis.

Les sondés ne peuvent toutefois expliquer leur intention de vote par des arguments que «de manière restreinte». La campagne pourrait donc influencer certains indécis ou certaines personnes ayant une opinion moins affermie, précise gfs.bern. Le potentiel de changement d'opinion est malgré tout limité, car 48% des électeurs se disent déjà prêts à voter pour l'initiative.

Actuellement, le texte est soutenu par trois quarts des électeurs dans les trois régions linguistiques. Il bénéficie aussi du soutien de tous les partis. La part du «oui» va de 92% chez les Verts à 68% chez les sympathisants de l'UDC et 58% chez ceux du PLR - deux partis pourtant opposés à l'initiative. Les hommes sont un peu plus enclins à rejeter le texte que les femmes (19% contre 13%).

Parmi les arguments évoqués pour soutenir le texte, 90% des sondés souhaitent améliorer les conditions de travail pour éviter que les soignants ne quittent la profession. Ils sont 89% à penser que la crise des soins infirmiers est déjà une réalité et 84% que la pandémie de coronavirus a mis à mal le personnel soignant.

Forte polarisation sur la loi Covid

La modification de la loi Covid (certificat, cas de rigueur, assurance chômage, accueil extra-familial pour enfants, acteurs culturels, manifestations) bénéficie, elle, d'une avance de 25 points. Elle obtient 61% des intentions de vote, contre 36% pour le «non» et 3% d'indécis.

Le sondage montre une forte polarisation en fonction des partis politiques. De la gauche au PLR, les électeurs fermement décidés à voter «oui» sont déjà plus de 50%. Les indépendants soutiennent aussi le texte. A l'inverse, c'est non chez les sympathisants UDC (59%), ainsi que chez les personnes non vaccinées et celles ne faisant pas confiance au Conseil fédéral.

Le sondage relève aussi des différences entre les âges et les couches sociales. Le «oui» est plus réservé chez les moins de 40 ans (57%) que chez les actifs plus âgés (60%) et plus de 65 ans (66%). Il augmente avec le niveau d'éducation et le revenu du foyer. L'approbation couvre l'ensemble du territoire, même si elle est moins marquée dans les régions rurales.

Si l'on regarde les arguments, près des deux tiers des électeurs considèrent le certificat covid comme la bonne voie pour revenir progressivement à la normalité. Et 63% craignent un dommage grave si les aides directes aux entreprises, aux travailleurs indépendants et aux salariés étaient rejetées.

Une majorité rejette les arguments du camp du «non» selon lesquels l'obligation du certificat va conduire à une société à deux vitesses et conduirait à une surveillance massive.

Incertitudes quant aux juges fédéraux

Troisième objet au menu des votations du 28 novembre, l'initiative populaire «Désignation des juges fédéraux par tirage au sort (initiative sur la justice)» divise: actuellement, 43% voteraient en faveur et 42% contre. La part des indécis (15%) est élevée.

Le texte ne trouve de majorité claire qu'au PLR (non à 55%), chez les Verts (oui à 55%) et chez les personnes aux revenus les plus bas (oui à 53%). Dans les autres partis, des majorités relatives se dessinent: en faveur de l'initiative au PS, contre à l'UDC et au Centre. Chez les Vert'libéraux, c'est l'égalité parfaite (44%).

La proportion de «oui» diminue également à raison qu'augmente le revenu et le niveau d'éducation.

Le sondage a été réalisé entre le 4 et le 18 octobre auprès de 14’568 électeurs, dont 10'594 en Suisse alémanique, 3507 en Suisse romande et 467 du Tessin. La marge d'erreur est de 2,8 points.

(ATS)

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