Ils ne veulent absolument pas se faire vacciner. Mais ils ne veulent pas non plus être limités dans leur liberté et leurs sociabilités. Certains opposants à la vaccination ont donc recours à une méthode risquée: ils s'infectent volontairement. C'est le cas par exemple d'Edgar, 21 ans, étudiant en médecine. Il ne veut pas se faire vacciner, mais souhaite obtenir un certificat de guérison. En effet, les tests coûteux ne sont pas une solution à long terme.
Il a donc demandé de l'aide à une connaissance infectée par le coronavirus. «J'ai demandé à cette personne de cracher dans un verre. J'ai ajouté un peu d'eau pour diluer et j'ai bu le verre en espérant du fond du cœur que j'aurai le Covid. Cinq jours plus tard, j'étais positif», raconte-t-il dans l'émission «Tagesschau» de la SRF.
Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison
Edgar n'est pas le seul a avoir eu l'idée. Sur Internet, on trouve même des instructions pour les personnes désireuses de contracter la maladie.
Et cela n'implique pas toujours un crachat. Pour s'infecter, il suffirait par exemple de tourner plusieurs fois un coton-tige dans le nez d'une personne positive, puis de se l'enfoncer soi-même dans le nez. «Nous sommes des dizaines à avoir fait cela au cours des trois dernières semaines», cite le «Tagesschau» de la SRF dans un article publié sur le web. Il y aurait aussi un appel aux personnes intéressées à se manifester.
Se contaminer volontairement au Covid peut être dangereux. D'une part parce que l'on ne sait pas comment la maladie va évoluer, et d'autre part parce que les patients peuvent également développer un Covid long.
Et ce n'est pas tout: celui qui est contaminé intentionnellement risque en outre de se retrouver derrière les barreaux. Il risque jusqu'à cinq ans de prison. Car la transmission volontaire d'une maladie entre humains est un délit, comme l'explique Yvan Jeanneret, professeur de droit pénal à l'Université de Genève, dans l'émission «Tagesschau» de la SRF.
Fêtes de baisers Covid aux Pays-Bas
L'idée de se faire volontairement contaminer existe depuis longtemps sur Internet. Mi-novembre, une entreprise a fait les gros titres aux Pays-Bas parce qu'elle vendait une sorte de kit pour s'auto-infecter. Coût: 35 francs. Après que des informations sur l'offre aient été signalées à l'autorité sanitaire néerlandaise IGJ, le site du fournisseur a été mis hors ligne.
L'IGJ a immédiatement publié une mise en garde à ce sujet. «Infecter délibérément - ne le faites pas». La chef de l'autorité, Marina Eckenhausen, a en outre ajouté que l'offre du site douteux était effrayante et révoltante.
Aux Pays-Bas, des informations ont également circulé récemment sur de prétendues soirées de baisers entre jeunes, au cours desquelles les participants contracteraient sciemment le virus afin d'obtenir des anticorps sans se faire vacciner.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)