Dans le métier de journaliste, il y a des sujets plus touchants que d'autres. Et des situations où l'on se trompe totalement au premier abord. C'est le cas de cette histoire, qui part d'un message aux allures surprenantes et s'achève avec la découverte d'un groupe de jeunes ultra-passionnés de trains en Suisse romande.
Tout commence à Tolochenaz (VD). Une phrase qui vous aurait surpris il y a peu mais dont vous avez forcément la référence. «Nous avons des informations exclusives», assure un compte Instagram au nom de «Rail One». En général, ce genre de messages ne présume rien de bon. Pas cette fois!
«Une primeur absolue»
Entre-temps, nous avons fait la connaissance d'un certain Mathis Châtillon. Le jeune homme de 18 ans, d'une courtoisie absolue, est très fier de son coup. «Dès 19h30, nous avions déjà la photo du trou. C'était une primeur absolue», s'enthousiasme-t-il au téléphone.
Et une primeur absolue dans le domaine du rail, c'est à peu près ce qui est le plus cher aux yeux du rédacteur en chef et présentateur de «Rail One», un média en ligne consacré à l'univers ferroviaire lancé par le jeune homme et quatre de ses amis.
«Nous avons bien senti que c'était parti pour durer. Alors le lendemain, nous avons passé des heures sur place pour tout comprendre.» Bien qu'il se dise reconnaissant d'avoir pu avoir accès au chantier, Mathis Châtillon note que le pointillisme du groupe fatigue parfois les CFF. «Les médias se contentent la plupart du temps du communiqué, alors que nous avons des questions très pointues et très précises», sourit-il.
Le point commun du quintette? Il s'agit de fans de trains — vous l'aurez deviné — mais aussi d'employés du Swiss Vapeur Parc sur leur temps libre. «Hormis Arthur, le dernier venu, nous avons tous grandi avec une fascination pour cet univers. Cela commence par une caisse de trains Brio (trains miniatures en bois, ndlr.) à Noël, et puis après on ne peut plus s'arrêter», se souvient Mathis Châtillon.
«200 heures de travail par vidéo»
Des fous du rail, il en existe beaucoup. Mais dans le cas de «Rail One», la subtilité est qu'il s'agit de futurs professionnels dans le domaine médiatique. Le projet des cinq jeunes adultes est donc autant audiovisuel que ferrovipathe. La qualité des vidéos disponibles sur YouTube épate. «Il y a énormément de travail. Je ne m'avance pas trop en affirmant qu'il y a au moins 150 à 200 heures de boulot par épisode», explique le rédacteur en chef en herbe.
Cette idée a germé au cours d'un voyage à travers le pays. «Nous étions entre passionnés du rail et nous avons constaté que nous pouvions répondre à d'innombrables questions des pendulaires. Et, surtout, que les trains fascinent presque tout le monde», se souvient Mathis («avec i, puisqu'il y a aussi un Mathys») Châtillon.
Constatant qu'il n'y avait rien d'existant en Suisse romande, le club des cinq a contacté les voyagistes (les Transports publics fribourgeois, par exemple) et réalise depuis des vidéos explicatives. La dernière en date évoque la ligne Fribourg-Berne.