En temps de crise, il est tentant de penser que le peuple se tourne naturellement vers des valeurs sûres. Celles qu'incarnent par exemple les grands partis traditionnels, tels que le PLR, le PS, l'UDC ou encore le Centre.
Mais les intentions de vote des Genevoises et des Genevois pour les élections cantonales de 2023, dont le premier tour se tiendra le 2 avril prochain, semblent prédire un scénario beaucoup plus surprenant.
En effet, d'après le sondage représentatif réalisé par l'institut de recherche M.I.S Trend pour Blick, c'est le parti anti-frontaliers Mouvement citoyens genevois (MCG) qui arriverait en tête des intentions de vote au bout du lac. Avec 13% des voix.
Un taux qui serait également celui du PLR — l'autre favori des électeurs et électrices. Bien qu'il reste en tête de liste, un score à 13% serait un coup dur pour le grand parti bleu. À titre de comparaison, à l'issue des élections de 2018, les libéraux-radicaux avaient raflé plus de 25% des voix.
Inscrivez-vous sur la toute nouvelle plateforme de sondage en ligne M.I.S Trend en quelques minutes et donnez votre avis!
- Créez votre compte
- Répondez aux sondages
- Convertissez les points gagnés en bon QoQa, Galaxus ou en dons pour des associations
- 200 points offerts à l'inscription
Inscrivez-vous sur la toute nouvelle plateforme de sondage en ligne M.I.S Trend en quelques minutes et donnez votre avis!
- Créez votre compte
- Répondez aux sondages
- Convertissez les points gagnés en bon QoQa, Galaxus ou en dons pour des associations
- 200 points offerts à l'inscription
On l'a dit: le score réalisé par le MCG dans ce sondage nous a surpris. Et il ne manquera probablement pas d'étonner les observateurs politiques (et journalistes de toutes parts) qui tendent plutôt à affirmer que le MCG risque de ne pas atteindre le quorum de 7% des voix nécessaires pour entrer (ou, dans ce cas, rester) au Parlement genevois.
Ce sondage a été réalisé par internet, du 17 au 26 février, sur un échantillon de 930 Genevoises et Genevois de plus de 18 ans ayant le droit de vote. Il a été pondéré avec des critères tels que le genre, l'âge et le niveau de formation des personnes interrogées, afin d'être le plus représentatif possible (lire l'encadré méthodologique).
Avec une marge d'erreur d'environ 3,2%, ces résultats sont bien évidemment à prendre avec des pincettes, à un mois des élections. «Nous prenons la température en début de course. Il est donc évident que tout peut encore changer», insiste par ailleurs Mathias Humery, directeur associé de l'institut M.I.S Trend. 14% des personnes sondées déclarent en effet ne pas encore avoir décidé à quel parti offrir leur coche, et 8% auraient l'intention de constituer leur propre liste.
Les dernières élections genevoises, en 2018, s'étaient déroulées sur fond de «l'affaire» Maudet. Un «scandale» très médiatisé, qui a probablement influé sur le résultat du PLR, voire contribué à octroyer un siège supplémentaire au sein du Conseil d'État à la gauche (par rapport à 2013).
Mais les places au Grand Conseil n'étaient alors pas forcément plus chères qu'aujourd'hui, le nombre de listes étant de 13 en 2018, contre 12 en 2023. Alors, qu'est-ce qui a changé, en cinq ans? Le Covid et les crises engendrées par la guerre en Ukraine sont passés par là, et les partis dits «traditionnels» ont peut-être perdu un peu de leur influence dans ce nouveau contexte.
À titre de comparaison, le MCG, à qui le sondage de M.I.S Trend prédit 13% des suffrages pour 2023, en avait obtenu 9,43% en 2018. A contrario, le PLR devrait passer de 25,18% des voix à 13%, et les Vert-e-s de 13,16% à 10%. Les Socialistes pourraient à leur tour passer d'un score confortable de 15,3% en 2018, à seulement 8% des voix cette année.
C'est toutefois le Centre qui semble destiné à vivre la plus grosse chute, comptabilisant seulement 6% des intentions de vote pour 2023, contre 10,71% en 2018. Seule l'UDC semble se maintenir en équilibre, passant de 7,32% des voix en 2018 à 8% des intentions de vote pour les prochaines élections.
Les dernières élections genevoises, en 2018, s'étaient déroulées sur fond de «l'affaire» Maudet. Un «scandale» très médiatisé, qui a probablement influé sur le résultat du PLR, voire contribué à octroyer un siège supplémentaire au sein du Conseil d'État à la gauche (par rapport à 2013).
Mais les places au Grand Conseil n'étaient alors pas forcément plus chères qu'aujourd'hui, le nombre de listes étant de 13 en 2018, contre 12 en 2023. Alors, qu'est-ce qui a changé, en cinq ans? Le Covid et les crises engendrées par la guerre en Ukraine sont passés par là, et les partis dits «traditionnels» ont peut-être perdu un peu de leur influence dans ce nouveau contexte.
À titre de comparaison, le MCG, à qui le sondage de M.I.S Trend prédit 13% des suffrages pour 2023, en avait obtenu 9,43% en 2018. A contrario, le PLR devrait passer de 25,18% des voix à 13%, et les Vert-e-s de 13,16% à 10%. Les Socialistes pourraient à leur tour passer d'un score confortable de 15,3% en 2018, à seulement 8% des voix cette année.
C'est toutefois le Centre qui semble destiné à vivre la plus grosse chute, comptabilisant seulement 6% des intentions de vote pour 2023, contre 10,71% en 2018. Seule l'UDC semble se maintenir en équilibre, passant de 7,32% des voix en 2018 à 8% des intentions de vote pour les prochaines élections.
Le Centre en chute libre?
Les Vert-e-s emboîtent le pas au MCG et au PLR, raflant 10% des intentions de vote. Droit derrière, l'on retrouve les socialistes (PS) et l'UDC, avec un score de 8% pour chacun.
Selon les prévisions de l'institut de sondage, le dernier parti qui obtiendrait le quorum de 7% des voix est le groupe des Vert'Libéraux (PVL). Les écologistes centristes feraient ainsi leur entrée historique au Grand Conseil de la Cité de Calvin, dont ils ont été absents jusqu'à présent.
Tout cela se ferait au détriment du Centre, qui ne rassemble lui que 6% des intentions de vote, et qui pourrait donc se faire éjecter du Parlement au profit du PVL. À l'heure où l'ex-PDC annonce pourtant briguer 15 à 18 sièges au Grand Conseil. Le président du parti orange déclarant, dans les colonnes du média local «Léman Bleu», que «le quorum est assuré»...
À titre de comparaison, voici, ci-dessous, la même infographie, mais sans les indécis.
C'est fini, pour la gauche radicale?
D'après les résultats du premier graphique (qui comprend les listes indépendantes et les indécis), parmi les partis qui risquent de ne pas passer la porte du Parlement, on retrouve également les deux listes de la gauche radicale: la Liste d'union populaire, et la liste Solidarité/DAL/Parti du travail. Toutes deux ne peuvent compter que sur 4% des intentions de vote, ce qui présage de la disparition de ce bord politique du Grand Conseil.
Ainsi, les querelles internes d'Ensemble à gauche risquent de leur couter leur place parmi les décideurs. Cela de façon assez prévisible, la presse ayant maintes fois relayé ces dissensions au cours des derniers mois.
Les trois groupes en queue de liste sont Liberté et Justice sociale (LJS), le nouveau parti de Pierre Maudet, avec 3% des intentions de vote. CIVIS, le nouveau parti de l'ancien conseiller d'État Luc Barthassat, et Élan radical, qui comptabilisent respectivement 1% des voix.
Les femmes voteraient MCG
En se penchant davantage sur les données fournies par le sondage, d'autres surprises sont au rendez-vous. On l'a dit, le MCG arrive (étrangement) en tête de liste. Plus étrange encore: cette performance serait à mettre au crédit des femmes, qui seraient 20% à avoir l'intention de voter pour le parti anti-frontaliers, contre moins de 15% des hommes interrogés.
Ce qui précède est étonnant, dès lors que les femmes ne constituent que 29% des candidates et candidats du Mouvement au Grand Conseil. Le MCG étant la liste la moins paritaire après celle de l'UDC, qui ne compte que 26% de femmes.
Le PLR, qui affiche une plus grande parité, avec 38% de femmes sur sa liste, parle lui aussi à la gent féminine: elles sont presque 20% à vouloir voter pour le grand parti bleu, contre 15% des hommes. Autre scission flagrante entre les genres: l'écologie. Tandis que l'électorat des Vert-e-s serait majoritairement féminin, les hommes déclarent plutôt vouloir voter pour les Vert'Libéraux.
À l'inverse, les socialistes, l'UDC, Ensemble à gauche et le parti de Pierre Maudet amassent autant d'intentions de vote chez les hommes que chez les femmes.
Les boomers voteraient PLR
En partant des plus âgés, les personnes qui ont entre 60 et 74 ans seraient plus de 25% à avoir l'intention de voter PLR. Les libéraux-radicaux sont ainsi le parti préféré des boomers, suivi de l'UDC, qui peut espérer récolter un peu plus de 20% de leurs votes.
Si le MCG peut rêver d'être parmi les grands vainqueurs de cette course au Parlement, c'est surtout grâce à celles et ceux qui ont entre 45 et 59 ans. Mais aussi grâce aux personnes âgées de 18 à 29 ans, dont plus de 15% octroieraient également leur vote au parti de droite. Les jeunes craignent-ils les frontaliers plus que jamais, par exemple à cause de préoccupations liées au marché de l'emploi?
Quoi qu'il en soit, le parti de la jeunesse genevoise reste celui des Vert-e-s, qui amassent plus de 20% des intentions de vote de cette tranche d'âge. Cela même si l'électorat des écologistes semble essentiellement être constitué des 30-44 ans, qui sont presque 25% à déclarer vouloir les faire élire.
Les Vert-e-s, ce parti de riches?
En temps de crise, ce ne sont pas les riches que les Genevoises et les Genevois de la classe populaire voudraient manger (comme dirait l’adage) — mais les frontaliers.
Ce qui expliquerait pourquoi l’électorat du MCG serait constitué à plus de 20% de foyers modestes. Ces derniers voteraient par ailleurs à plus de 10% pour les socialistes, le PLR et les Vert-e-s.
Mais les écologistes attirent surtout les foyers aisés, qui sont 15% à voter pour ce parti de gauche. Sans surprise, le groupe favori de celles et ceux qui ont les moyens reste cependant le PLR. Le Centre séduit lui aussi les classes sociales élevées, avec un taux d'un peu moins de 15%.
Ce sondage de M.I.S Trend a été conduit en collaboration avec Blick. L'étude a été menée en ligne entre le 17 et le 26 février 2023. Au total, 930 personnes ont répondu à une série de questions.
Les résultats ont été pondérés, de manière à obtenir des chiffres représentatifs pour la population du canton de Genève ayant le droit de vote. La marge d'erreur maximale est d'environ 3,2% sur l’échantillon total.
Afin de s'assurer de la bonne pondération des résultats, notamment pour ce qui est de la participation effective aux scrutins des personnes interrogées, une question concernant une votation passée — en l'occurrence AVS21 — leur a également été soumise.
Les présents graphiques ont été établis sur l’ensemble des répondants qui affirment qu’ils voteront sûrement.
Ce sondage de M.I.S Trend a été conduit en collaboration avec Blick. L'étude a été menée en ligne entre le 17 et le 26 février 2023. Au total, 930 personnes ont répondu à une série de questions.
Les résultats ont été pondérés, de manière à obtenir des chiffres représentatifs pour la population du canton de Genève ayant le droit de vote. La marge d'erreur maximale est d'environ 3,2% sur l’échantillon total.
Afin de s'assurer de la bonne pondération des résultats, notamment pour ce qui est de la participation effective aux scrutins des personnes interrogées, une question concernant une votation passée — en l'occurrence AVS21 — leur a également été soumise.
Les présents graphiques ont été établis sur l’ensemble des répondants qui affirment qu’ils voteront sûrement.
