«Maximum 20 degrés en hiver»
Les socialistes veulent vous faire baisser le chauffage!

Aurons-nous suffisamment d'énergie l'hiver prochain? Le parti socialiste a peur de la réponse à cette question et aimerait préparer les Suisses à consommer moins d'énergie. C'est l'une des sept infos qu'il fallait retenir de cette journée de session parlementaire.
Publié: 02.06.2022 à 19:32 heures
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Dernière mise à jour: 02.06.2022 à 19:55 heures
Limiter la température en hiver peut contribuer à faire baisser l'utilisation d'énergie.
Photo: Keystone
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

Jeudi rime avec énergie! La thématique a été traitée en long et en large en ce quatrième jour de débats à Berne. Nous avons beau être en pleine session d’été, les regards sont déjà tournés vers l’hiver: aurons-nous suffisamment d’énergie pour passer la saison froide? Les remèdes socialistes anti-black out, c’est l’une des sept informations qu’il faut retenir de cette nouvelle journée sous la Coupole.

1. Le PS veut vous baisser le chauffage!

«La probabilité est élevée d’affronter une véritable pénurie de gaz l’hiver prochain, voire des problèmes d’approvisionnement d’autres agents énergétiques.» Le Parti socialiste fait-il du catastrophisme? À vous de juger à la lecture du papier de position du parti à la rose sur le sujet. Vous avez de quoi faire: le document fait treize pages et il émet une recommandation qui a fait beaucoup de bruit ce jeudi — le PS appelle les Suisses à se chauffer à 20 degrés au maximum cet hiver.

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2. Pour deux milliards de plus

Le conflit en Ukraine a de grosses répercussions sur l’énergie, mais aussi sur la situation sécuritaire. Les aficionados de l’armée ont vécu une belle journée sous la Coupole: l’augmentation du budget militaire a franchi la rampe sans problème au Conseil des États. Suivant le Conseil national, la Chambre des cantons a adopté une motion par 32 voix contre 11 visant à doper l’enveloppe sécuritaire de 5 à 7 milliards de francs d’ici à 2030. Objectif: atteindre 1% du PIB. Comment dépenser cet argent? Nul ne le sait pour l’instant.

Avec cette hausse massive et l’achat du F-35A qui se précise, le Groupe pour une Suisse sans armée vit des heures bien compliquées. Les antimilitaristes ont publié ce jeudi matin une «lettre de la dernière chance», comme l’explique «24 heures». Finira-t-elle en avion en papier?

3. «Ma fille est-elle morte pour rien?»

Le camp bourgeois vit un bon début de Session, puisqu’il a également obtenu une version édulcorée de Via Sicura. Mesures les plus significatives: la réduction de la peine plancher d’un an de prison pour les délits de chauffard et de la durée minimale du retrait de permis (de 24 à 12 mois).

Ce détricotage, qui remonte à mardi, n’a pas fait un seul pli au Conseil des États: aucun sénateur ne s’y est opposé. «Juges et autorités auront ainsi une plus grande marge de manœuvre», a argumenté Thierry Burkart, le président du PLR.

Du côté de la société civile, en revanche, cette mesure passe beaucoup moins bien. Une femme ayant perdu une jambe face à une BMW et une mère ayant perdu sa fille de 15 ans à cause du conducteur d’une Porsche roulant à 130 km/h dans une localité jugent ce retour en arrière «incompréhensible». «Quand vous croisez chaque jour le tueur de votre fille au volant alors qu’il n’a pas dormi une nuit en prison, vous avez des envies de meurtre», a raconté l’Argovienne Franziska Riedtmann à Blick.

«Ma fille est-elle morte pour rien?», s'interroge l'Argovienne.
Photo: Blick

«Nos politiciens flirtent de nouveau avec les chauffards alors que la loi a fait ses preuves et qu’il y a toujours moins d’accidents», abonde notre rédacteur en chef numérique Sandro Inguscio (ndlr: en allemand).

4. Le spectre du Covid hante le Parlement…

Il n’y a plus de conférences de presse hebdomadaires de l’OFSP (Dieu soit loué), mais le coronavirus reste dans les esprits à Berne. Il y a d’abord un certain malaise, comme le rapporte «La Liberté»: le Conseil fédéral a paraphé un contrat avec un fabricant de vaccins sans demander leur avis aux membres du Parlement. Une affaire qui dérange alors que plus de 600’000 doses périmées viennent d’être détruites.

Covid toujours avec un débat: faut-il un 2e booster pour ces prochains mois? Certains estiment que la Suisse prend de nouveau du retard dans la pandémie, alors que 5% des Allemands ont reçu une 4e dose. La France prend aussi des dispositions en ce sens en vue de l’automne. En Suisse, le président des directeurs cantonaux de la Santé Lukas Engelberger exige «depuis des semaines» une prise de position du gouvernement, pour que les cantons puissent se préparer correctement.

5. … et l’UDC se fait plaisir

Le temps de la politique n’est pas vraiment celui de la pandémie. Ainsi, ce jeudi, les conseillers nationaux ont débattu d’une initiative parlementaire déposée par l’UDC Thomas Aeschi… à la mi-2020. Son but: analyser si les étrangers sont surreprésentés parmi les malades hospitalisés pour une infection au coronavirus.

Le Zougois, chef du groupe de l’UDC à Berne, a pu dérouler son exposé. Il a eu une «question» de… l’un des membres de son parti. «Cher Monsieur le conseiller national Aeschi (sic), savez-vous si certaines nationalités sont surreprésentées, par exemple des Nigérians ou des Irakiens?» Une référence ironique aux propos controversés de son interlocuteur en mars dernier?

Thomas Aeschi et Erich Hess, pourtant du même groupe (et parti), se sont fait des politesses à la tribune.
Photo: Keystone

Un procédé qui n’a pas vraiment plu au Vert’libéral Jürg Mäder, représentant de la commission compétente. «Se limiter à un seul critère, qu’il s’agisse de la nationalité comme vous le souhaitez ici, conduirait à une analyse potentiellement biaisée et trompeuse. On peut se demander si vous êtes vraiment intéressé à une meilleure compréhension de la situation ou si vous souhaitez juste mettre en avant l’hypothèse qui vous arrange. Tout cela n’est-il pas plutôt souhaité par certains médias?»

En parlant d’UDC et de médias, transition toute trouvée: le paquet d’aide aux médias, refusé sur le plan national mais accepté dans plusieurs cantons romands, n’aura pas de deuxième version «light». Le National s’est opposé par 92 voix contre 87 et six abstentions à une initiative parlementaire de sa commission compétente qui souhaitait ressusciter certains paramètres du paquet ayant échoué par le peuple il y a trois mois.

6. Une idée bonne pour la poubelle

La vague verte n’a pas atteint Berne, épisode 23’894. Delphine Broggini Klopfenstein voulait interdire les emballages jetables, qui constituent un tiers des 700 kg de déchets produits annuellement par les habitants de notre pays. «Il faut combattre le problème à la source et réduire drastiquement les déchets pour atteindre une société zéro déchet», espérait l’écologiste genevoise.

Mais la droite s’y est opposée en bloc, estimant qu’il s’agissait d’une entrave à la liberté économique.

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7. Les Américains confus

Les sessions parlementaires sont intenses pour les services de sécurité qui gèrent les entrées du Palais fédéral. De nombreux touristes, curieux et autres écoliers viennent visiter le cœur du pouvoir suisse. Mais il y a aussi un bal de délégations officielles. Ce jeudi, c’était au tour de Ouïghours et de Suédois. De quoi perturber les Américains.

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Bonus

L’une de mes collègues (qui a droit à l’anonymat) se demandait ce jeudi pourquoi tous les ordinateurs portables sont toujours mi-fermés ou complètement éteints au Conseil des États. Elle a trouvé la réponse quelque part sur le (riche) site du Parlement.

Voici ce que dit le lexique: «L’utilisation d’appareils électroniques n’est autorisée, durant les séances du Conseil des États, que si cela n’entrave pas le fonctionnement du Conseil des États. Par conséquent, seule l’utilisation d’appareils électroniques dont l’écran n’est pas déplié est autorisée. Si l’appareil en question est muni d’un clavier physique, celui-ci ne peut pas être utilisé.» Le lobby des fabricants de tablettes est puissant.

Carlo Sommaruga (PS/GE) en pleine infraction durant la session de printemps.
Photo: Keystone

À demain pour de nouvelles (petites) infos fédérales!

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