Marina Rollman nue sur le web
«Ma cible était les hommes hétéro»

Une photo dénudée postée sur Instagram pour faire campagne en faveur du mariage pour tous: à quelques jours du scrutin, l’humoriste suisse Marina Rollman a affolé la Toile. La Genevoise décrypte ses intentions.
Publié: 23.09.2021 à 15:59 heures
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Dernière mise à jour: 23.09.2021 à 16:46 heures
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Jessica ChautemsProduct & AI innovation manager

Nue dans le reflet de sa salle de bains, pose suggestive et parties intimes cachées par une injonction: «Oui» «au mariage» «pour tous.x.tes». Marina Rollman a affolé Instagram, mercredi. En légende, elle invite ses followers à aller voter «en masse» dimanche.

Un post qui a provoqué une avalanche de reprises, de détournements et de réactions. Pourquoi ce geste? «On est dans la dernière ligne droite avant les votations et je voulais faire un truc qui allait faire parler et qui allait être repris. Et ça fonctionne!»

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Habituellement réservée sur les réseaux sociaux, Marina Rollman s'est mise à nu, au sens propre. C'est «un des outils» pour que son message rayonne, raconte la jeune femme de 33 ans. «L’autre option était la violence. Mais je n’avais pas du tout envie de me filmer en train de mettre un pain à un homophobe pour récolter des clics», s’amuse l’humoriste.

Elle n'est pas naïve: c'est de manière très consciente qu'elle a profité de sa renommée pour faire passer un appel au vote. Les partages se comptent en dizaines de milliers et les reprises sous forme de meme commencent à fleurir.

Un jeu avec les codes

Si son principal objectif était de faire du bruit, l'artiste souhaitait également publier un cliché qui a «une pointe de subversion et de vulnérabilité». Habituée du second degré, elle estime que la «charge érotique» de sa pose permet de rendre son message d’autant plus sérieux et touchant que simplement «se mettre à poil de manière ludique».

Marina Rollman joue avec les codes des «nanas qui utilisent leur corps sur Instagram». Elle admet sans détour qu’une part de vanité est inhérente à sa démarche: «Forcément je ne vais pas publier une photo où je me trouve moche.»

Elle s’inscrit dans une volonté assumée de réappropriation du corps et de la sexualité, des enjeux qui résonnent avec les revendications de la communauté LGBTQIA. «J’assume que je séduis», affirme l’humoriste.

Corollaire, la mise en danger est limitée: «Je suis privilégiée: blanche, cis, hétéro, pas en situation de handicap et relativement mince. Ces critères font que je ne risque pas de me faire taper à mort dessus.»

«La négativité, ça ne m’intéresse pas»

Elle était néanmoins consciente que les remarques sexistes seraient inévitables. «Il y a plein de gens qui sont insultants, dépréciatifs, vulgaires, et qui veulent me dire ce que je dois faire avec mon corps», relève-t-elle. Pas de quoi la troubler, puisqu'elle efface les commentaires péjoratifs pour «se bloquer de toute négativité».

Heureusement, la majorité des commentaires reste positive: «Il y a plein d’encouragements de la communauté, des gens qui reprennent le post, des femmes qui trouvent ça sympa. C’est plutôt assez joyeux», résume la Genevoise. Les réactions des hommes hétéros sont particulièrement nombreuses. Tant mieux, puisque c'était l'objectif: «C'était ma cible, c'est précisément cette population qu'il faut convaincre dans ce vote», conclut Marina Rollman.

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