Absente remarquée à la table des négociations avec ses occupants, l'Université de Lausanne (UNIL) a adressé sa réponse aux revendications des étudiants du Collectif pro-palestinien. Ce lundi 6 mai en fin d'après-midi, dans un communiqué, la direction dit ne plus pouvoir accepter l’installation jour et nuit du collectif dans des bâtiments Géopolis, «dont les normes et dispositifs d’exploitation ne sont pas prévus pour un tel usage».
Cela dit, la direction de l'établissement ne punira pas les étudiants qui militent. Elle «confirme que l’exercice de leur liberté d’expression par des membres de la communauté UNIL ne fera l’objet d’aucune sanction académique» et «salue la démarche pacifique et respectueuse du fonctionnement de l’Université adoptée par le collectif». La direction de l'UNIL serait «prête à discuter de la mise à disposition du collectif d’un espace lui permettant de continuer son action, aux heures d’ouverture des bâtiments. Pour cela, elle demande au collectif de désigner une délégation de six personnes avec laquelle elle pour ramener les discussions».
La direction confirme son choix de ne pas avoir recours à la police pour déloger les activistes. Elle a répondu à certaines des revendications exprimées par le mouvement d'occupation de ses locaux.
Sur les collaborations avec des institutions israéliennes
Les activistes demandaient «l’élaboration d’une liste des collaborations en cours avec des institutions israéliennes». La direction de l'UNIL a indiqué que les collaborations étaient trouvables sur le site web des relations internationales, et qu'après analyse, celles-ci ne contribuaient pas à l'effort de guerre israélien. Elle a annoncé que les projets de doctorat seront aussi analysés.
Sur l'interruption de ces collaborations
Les étudiants demandaient «l’interruption immédiate [des accords] et ce, jusqu’à ce qu’Israël respecte un cessez-le-feu permanent, le respect du droit international, la fin de l’apartheid». La direction de l'UNIL a répondu qu'elle continuerait ses collaborations avec des institutions israéliennes: «L’UNIL doit offrir un environnement qui favorise et garantit l’émergence et la transmission de savoirs fondés sur des méthodes critiques et rigoureuses, la confrontation des idées, la réflexion éthique et le respect de la déontologie scientifique.»
Selon la direction, «les collaborations en cours avec des institutions universitaires israéliennes ne contreviennent pas à ces principes». La direction a donc décidé de ne pas les interrompre. Elle dit cependant rester vigilante quant au respect des critères académiques et indique rester sensible à cette question. Bien que la direction de l'université «exprime sa solidarité toute particulière pour les communautés scientifiques, universitaires et étudiantes exposées à cette situation» ainsi qu'aux civils de Gaza, elle veille également «à ce qu’une telle situation ne crée pas un fossé entre les membres de sa communauté, dont les avis sur la façon de réagir divergent».
Sur l'accueil des étudiants palestiniens
Les étudiants demandaient «une politique proactive d’accueil et de soutien envers les palestinien·ne·s, similaire à ce qui avait été mis en place suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe». À cette demande, la direction de l'UNIL répond que certains mécanismes sont déjà en place, comme le réseau Scholars at risk. Mais qu'«en cas d’afflux de demandes, la Direction réactivera sa cellule interne réunissant les services concernés pour gérer avec efficacité les cas soumis, ce qu’elle avait fait au moment de l’éclatement du conflit ukrainien».