Iront-ils, n'iront-ils pas? Depuis qu'Ueli Maurer a annoncé sa démission, les spéculations autour d'une candidature des Verts n'ont pas arrêté. Et, alors que le carrousel des postulants continue de tourner à l'UDC, la décision des écologistes peine à tomber.
Il faut dire que les Verts se retrouvent dans un sacré dilemme. D'un côté, un sondage de l'institut de recherche Sotomo pour Blick révèle une grande sympathie de la base du parti en faveur d'une attaque contre le siège UDC au Conseil fédéral: 70% se disent favorables. Au PS également, on affiche une nette sympathie envers une concurrence écologiste à l'UDC (68% de «Pour» ou «Plutôt pour»).
Candidature perdante d'avance
Si la question se pose, c'est que les proportions sont inversées en élargissant le sondage à l'ensemble de la population. Moins d'une personne sur trois (32%) estiment que les Verts devraient s'attaquer au siège laissé vacant par le ministre des Finances. Et ce scepticisme est aussi très présent au Parlement.
Avant de se lancer, le président du parti écologiste, Balthasar Glättli, a voulu tâter le terrain sous la Coupole. Le résultat? Très décevant. «Même le PS ne serait pas partant», regrette le Zurichois. Les Vert'libéraux non plus, sans parler du camp bourgeois. D'où la question: à quoi sert une candidature verte si elle n'a aucune chance dès le départ?
Mobiliser pour 2023
C'est ce dont doit discuter le groupe parlementaire des Verts, ce mardi. «Attaquer la majorité bourgeoise au Conseil fédéral aurait une symbolique importante, note Balthasar Glättli. Même si, cette fois, nous n'avons que peu de chance de faire tomber le cartel du pouvoir.»
Le conseiller national est convaincu que, dans le cas où les Verts se décident à ne pas lancer un candidat, il sera important de communiquer cette décision à la base. «Cela mobilisera d'autant plus notre électorat pour les élections fédérales de 2023. Si nous obtenons de bons résultats l'automne prochain, nos chances d'obtenir un siège au gouvernement seront bonnes.» En tout cas meilleures qu'aujourd'hui, voilà qui est certain.