Le nombre de cas explose
Le virus RS envoie toujours plus de bébés aux urgences

Depuis octobre, les contaminations par le virus RS crèvent le plafond. Cette maladie respiratoire est particulièrement dangereuse pour les nourrissons. Les hôpitaux et les cabinets de pédiatrie sont à la limite de leurs capacités.
Publié: 27.11.2022 à 18:23 heures
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«Nous travaillons déjà sept jours sur sept à la maison médicale pour enfants - et pourtant, nous atteignons nos limites avec le simple nombre de nourrissons malades», s'inquiète la pédiatre Ulrike Brennan.
Photo: Philippe Rossier
Sven Zaugg

Ulrike Brennan n'a jamais rien vu de tel au cours de sa longue carrière de pédiatre: «Nous travaillons déjà sept jours sur sept à l'hôpital de l'enfance - et pourtant, nous atteignons nos limites avec le nombre de nourrissons malades que nous accueillons.» Dans tout le pays, les cliniques et hôpitaux pédiatriques tournent à plein régime. La cause: le virus respiratoire syncytial (VRS) sévit de manière atypique.

Avec l'arrivée de la saison froide, on observe régulièrement des vagues de VRS. Ces deux dernières années, les mesures sanitaires pour se prémunir du Covid-19 avaient permis d'éviter des flambées de VRS. Mais cette année, le nombre de cas croît de façon vertigineuse.

Le virus est transmis par des gouttelettes lors d'un éternuement ou d'une toux et affecte les voies respiratoires. Il est dangereux pour les jeunes enfants. Les symptômes ressemblent à ceux d'un rhume: nez qui coule, perte d'appétit, toux, éternuements et fièvre. Alors que la plupart des gens se rétablissent au bout d'une semaine, le risque d'une évolution grave de la maladie est beaucoup plus élevé, en particulier chez les nourrissons prématurés, les bébés atteints d'une maladie cardiaque ou pulmonaire ou dont le système immunitaire est faible.

Risque de détresse respiratoire

La pédiatre Ulrike Brennan explique: «L'infection des voies respiratoires chez les nourrissons entraîne une congestion nasale, une toux et finalement une détresse respiratoire. Ils peuvent également avoir du mal à boire. Un nourrisson peut supporter cela relativement longtemps, selon l'intensité, mais à partir d'un moment, il faut faire vite.»

Tellement vite qu'en une semaine seulement, cinq nourrissons ont dû être transférés à l'hôpital en urgence depuis un cabinet de la maison médicale pour enfants.

À l'hôpital de l'enfance de Zurich, 30 lits sont actuellement occupés par des bébés qui ont des difficultés à respirer. La semaine dernière, plusieurs enfants ont dû être transférés par avion de Zurich à Coire (GR), d'autres à Fribourg et Bienne (BE). La situation est déjà tendue et, selon les experts, le pic de la vague n'est probablement pas encore atteint.

Éviter les rassemblements de personnes

Ulrike Brennan conseille des mesures de précaution simples: «Les anniversaires d'enfants, les représentations théâtrales ou autres devraient actuellement être évités par les parents avec de jeunes nourrissons et leurs frères et sœurs plus âgés.» Comme pour le Covid-19, de nombreux enfants sont actuellement contaminés dans les crèches et transmettent ainsi le virus à leur famille.

Pour les tout petits, cela peut être fatal: «Les enfants qui toussent et les adultes extérieurs à la famille ne devraient pas s'approcher des petits nourrissons en ce moment», préconise la pédiatre.

En attendant, les hôpitaux et les cabinets pédiatriques demandent de la patience. Les soins pédiatriques de base sont toujours assurés, indique par exemple l'hôpital de Zurich.

Ne se rendre à l'hôpital qu'en cas d'urgence

Ulrike Brennan demande également de garder son calme. «Il ne sert à rien que les parents se précipitent au service d'urgence le plus proche à la moindre toux. Ceux-ci doivent concentrer leur force de travail pour les cas vraiment graves. Si les parents sont inquiets, le mieux est qu'ils s'adressent directement à leur pédiatre.»

Jusqu'à présent, il n'existe pas de prophylaxie accessible à tous contre le virus RS. Les nourrissons extrêmement malades, nés prématurément, ou les bébés cardiaques peuvent toutefois être protégés pendant les mois d'hiver par des vaccinations mensuelles.


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