Le Conseil fédéral l'a annoncé
UBS rachète son concurrent Credit Suisse pour 3 milliards

La première banque suisse UBS va racheter son rival Credit Suisse, dans la tourmente depuis plusieurs jours, a indiqué dimanche le Conseil fédéral. Le gouvernement approuve le rachat de cet établissement bancaire par UBS, et entoure cette transaction de garanties.
Publié: 19.03.2023 à 19:41 heures
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Dernière mise à jour: 19.03.2023 à 20:44 heures
UBS rachète son concurrent Credit Suisse, a annoncé le Conseil fédéral ce dimanche.
Photo: DUKAS

Après avoir accordé une deuxième tranche de 50 milliards puis une garantie de 100 milliards jeudi soir, Alain Berset a annoncé le rachat de Credit Suisse par UBS. UBS déboursera une action propre pour 22,48 actions Credit Suisse dans le cadre du rachat précipité du numéro deux bancaire helvétique par son grand rival. La transaction est ainsi valorisée à quelque trois milliards de francs ou 76 centimes par action Credit Suisse. «Le Conseil fédéral salue et appuie la décision», «une solution rapide», a-t-il développé, assurant les garanties législatives.

La Confédération accorde en outre une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l’acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes, dans la mesure où ces éventuelles pertes devaient dépasser un seuil déterminé, indique le gouvernement dimanche.

Le rachat de Credit Suisse par UBS est la meilleure solution pour rétablir la confiance, a déclaré le président de la Confédération Alain Berset dimanche soir devant les médias à Berne. «Il faut tout faire pour éviter une crise financière de grande ampleur.» Credit Suisse fait partie des 30 banques systémiques au niveau mondial, c'est une des deux grandes banques du pays, a poursuivi Alain Berset. Et de pointer l'inquiétude qui règne depuis plusieurs mois. «Le Conseil fédéral s'est informé à plusieurs reprises sur la santé de la banque.»

Celle-ci a subi une grande perte de confiance malgré une bonne capitalisation. Dans ce cas, «un apport de liquidités est la toute première priorité», a déclaré le Fribourgeois. «L'annonce est d'une très grande portée pour la stabilité de la place financière suisse et celle internationale», a-t-il continué. Une crise financière aurait des «conséquences incalculables». Le Fribourgeois a répété l'annonce en anglais également.

La Confédération a eu recours au droit d'urgence

Pour éviter la chute du Credit Suisse, la Confédération a eu recours au droit d'urgence. Une telle voie était indispensable pour éviter des dégâts économiques irréparables aux niveaux suisse et international, a souligné la ministre des finances Karin Keller-Sutter. Elle a critiqué le Credit Suisse pour s'être retrouvé dans cette situation.

Les mesures de garantie prises par le Conseil fédéral à l'égard de la BNS et de l'UBS se basent sur le droit d'urgence permis par la Constitution, a expliqué la conseillère fédérale dimanche soir lors d'une conférence de presse à Berne.

Ces mesures seront limitées dans le temps et devront être soumises au Parlement dans un délai de six mois. La délégation des commissions des finances du Parlement a par ailleurs dû donner son feu vert dimanche.

La cheffe du Département fédéral des finances (DFF) a souligné que le gouvernement regrette que Credit Suisse, une fois un institut exemplaire, n'a pas pu surmonter seul les difficultés auxquelles il a été confronté. Karin Keller Sutter a souligné que la Suisse a dû prendre ses responsabilités pour rétablir la confiance des marchés à l'égard de la deuxième banque helvétique.

La BNS soutient la reprise de Credit Suisse par UBS

De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé dimanche qu'elle «soutient la reprise du Credit Suisse par UBS en allouant d'importantes aides sous forme de liquidités».

«Les deux banques ont un accès sans restrictions aux facilités proposées par la BNS», selon un communiqué de l'institut d'émission. Les deux banques «peuvent obtenir une aide sous forme de liquidités jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs au total au moyen d'un prêt couvert par un privilège en cas de faillite», a-t-elle détaillé.

La BNS peut par ailleurs allouer à Credit Suisse une aide «jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs sous la forme d'un prêt couvert par une garantie de la Confédération».

(ATS)

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