Gössi démissionne de la tête du PLR
«Je suis bien sûr surprise du refus de la loi CO₂»

La présidente du PLR Petra Gössi livre à Blick les raisons de sa démission, qui a surpris la classe politique. Elle affirme que son départ n'a rien à voir avec le refus dans les urnes de la loi sur le CO₂.
Publié: 14.06.2021 à 16:27 heures
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Dernière mise à jour: 14.06.2021 à 19:41 heures
Pascal Tischhauser et Pascal Schweizer

Petra Gössi, vous démissionnez de manière inattendue. Êtes-vous déçue à ce point du Non à la loi CO₂ et du comportement de votre parti?

Petra Gössi: Non, cela n'a absolument rien à voir avec le résultat du vote. Ce n'était au final qu'un projet de loi des autorités devenu un compromis du Parlement. Le projet ne venait ni de moi ni du PLR lui-même. C'était juste un référendum habituel. J'avais déjà pris la décision de démissionner. Mais je ne voulais pas en parler au milieu de la campagne référendaire. Vous ne quittez pas le champ de bataille tant que le combat n'est pas terminé. Du coup, je ne l'ai communiqué qu'aujourd'hui.

Cela ne semble pas très crédible, comme vous vous en doutez. Votre parti a tout de même joué un rôle clé dans l'élaboration de cette loi. Était-ce tout de même une déception?

Non, ce n'est pas à cause du refus de la loi. Je suis bien sûr déçue du résultat car j'avais fait campagne pour cette loi. Mais la décision de céder ou non la présidence du parti est avant tout liée à des projets personnels.

C'est-à-dire?

Je suis en fonction depuis plus de cinq ans. J'ai consacré beaucoup de temps pour le parti, ce qui a été un frein considérable à ma carrière professionnelle. J'ai toujours dit que je ne voulais pas me trouver dans une situation où je devais passer par la case politique pour gagner ma vie. À 45 ans, en tant que présidente du parti, je n'aurais pas pu poursuivre sérieusement ma carrière professionnelle en dehors de la politique.

Et pourquoi maintenant?

J'ai dû prendre cette décision au milieu de la législature, sinon il aurait été trop tard. De cette façon, ma successeure ou mon successeur aura le temps de positionner le parti de manière optimale pour aller ensemble aux élections.

Que comptez-vous faire dans votre carrière privée?

Cela reste à voir, ce n'est pas encore prévu. Mais ce qui est important pour moi, c'est que je puisse m'y concentrer davantage. Avec une fonction comme celle de la présidence du parti, ce serait tout simplement trop difficile. Parce que c'est bien plus qu'un job à 100%.

Essayons différemment. En décembre 2018 déjà, lorsque la première tentative sur la loi CO₂ a échoué au Parlement, il est devenu évident que le PLR ne vous suivait pas tout à fait dans votre virage écologique. Est-ce que ce genre d'incidents ont fini par vous faire penser que vous n'étiez plus à votre place?

Non, ce n'est absolument pas la raison. Nous avons discuté de notre stratégie environnementale il y a deux ans. Celle-ci a été approuvé par plus de 80% des délégués. Nous n'aurions pas pu rêver d'un meilleur soutien. Concernant la loi sur le CO₂ elle-même, elle été approuvé par nos délégués avec environ 80% de votes favorables. Sur 22 sections, seules trois n'y étaient pas entièrement favorables. Ce qui est vrai, c'est que nous n'avons pas réussi à expliquer suffisamment bien les instruments compliqués liés à cette loi, notamment durant la campagne référendaire. Les gens doivent comprendre ce qui est en jeu. Cela n'a rien à voir avec l'orientation du PLR.

Quel type de successeur faut-il à la tête des libéraux-radicaux?

C'est au parti de le décider. Et aux délégués d'élire la bonne personne. Je n'ai pas à donner mon avis sur ce genre de questions.

Comment s'organise cette succession? Y a-t-il une commission de sélection?

Oui, une commission sera mise en place. Les personnes intéressées peuvent poser leur candidature jusqu'au 15 août. Les candidats seront ensuite examinés et entendus par les présidents cantonaux. L'objectif serait ensuite que les délégués décident du successeur en octobre.

Vous laissez le parti entre les mains de membres comme Christian Wasserfallen, qui ne sont pas sur votre ligne sur les questions environnementales. N'avez-vous pas mauvaise conscience à ce sujet?

Tout le monde est remplaçable. Le facteur décisif sera de savoir qui se rendra disponible. Ensuite, on pourra discuter de l'orientation du parti sur ces questions. Je n'ai pas particulièrement d'estime pour les gens qui se sentent irremplaçables. La politique se nourrit de la diversité des idées et des discussions. Et c'est exactement le genre de phase dans laquelle nous nous trouvons. Je suis fière que le PLR soit le genre de parti au sein duquel nous puissions avoir de telles discussions.

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