Jeudi soir, une forte explosion a été signalée dans le village argovien de Nussbaumen vers 19 heures, dans un parking souterrain. «L'explosion s'est produite dans une tour à côté du Markthof», explique un riverain à Blick. Et d'ajouter: «Il y a eu plusieurs explosions. Il me semble aussi avoir senti une odeur de gaz. La tour est en feu. Plusieurs appartements semblent encore en feu!»
Trois hélicoptères de secours tournaient encore au-dessus du lieu de l'explosion. Une vidéo montre un grand trou devant le bâtiment, d'où s'échappait une fumée massive. L'onde de choc de l'explosion était si forte que les fenêtres d'un riverain ont volé en éclats.
Un Suisse de 24 ans et un Italien de 43 ans perdent la vie
La police cantonale confirme au moins 11 blessés. La majorité d’entre eux souffraient d’inhalation de fumée. Ils ont été emmenés à l'hôpital pour être examinés. Vers 21 heures, la police cantonale a confirmé la mort d'une personne, qui n'avait pas encore été identifiée. Vers 22h45, une deuxième victime est déclarée morte par les forces de l'ordre. Vendredi, la police cantonale argovienne a annoncé que les deux hommes morts dans la grave explosion survenue jeudi soir sont un Suisse de 24 ans et un Italien de 43 ans.
Selon la police cantonale, les enquêteurs soupçonnent actuellement qu'un accident impliquant de «puissants feux d'artifice» a conduit à la violente explosion. Il s'agissait probablement de plus qu'une batterie de feux d'artifice normale, mais pas d'explosifs au sens propre du terme, a déclaré le porte-parole de la police Daniel Waechter lors d'une conférence de presse à Nussbaumen. L'enquête est encore en cours.
La statique des bâtiments est en cours d'examen. Des voitures ont été déplacées afin de réduire la charge sur le plafond au-dessus du parking souterrain. Une pelleteuse a transporté des débris hors du parking. Le centre commercial situé juste à l'entrée du parking souterrain était ouvert vendredi. Une pizzeria, un salon de coiffure et un magasin d'optique ont été endommagés. L'électricité a été coupée dans tous les bâtiments. Le courant sera rétabli progressivement, a précisé la police. Sur un des immeubles locatifs, on peut voir des stores tordus, des persiennes qui pendent de travers et des fenêtres brisées.
«J'ai eu l'impression d'un tremblement de terre»
Aleksandar Stankovic habite à 100 mètres de l'immeuble où s'est produite l'explosion. Il déclare à Blick: «La pizzeria qui se trouve en bas de l'immeuble est en feu. Les appartements au-dessus – au premier étage – ont aussi pris feu.» Il n'oubliera pas de sitôt le moment de l'explosion. «J'ai eu l'impression d'un tremblement de terre!»
Un dispositif d'urgence composé de policiers, de pompiers et d'ambulances est sur place. Interrogée par Blick, la police cantonale argovienne a confirmé la grande intervention. «L'incendie n'est actuellement pas encore sous contrôle», déclarait plus tôt dans la soirée la porte-parole Corinna Winkler.
Un drone perturbe les opérations de secours
Un pilote drone non identifié a par ailleurs perturbé l'intervention des secours après les explosions. Après cet incident, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) rappelle les règles qui s'appliquent pour ces engins.
La police cantonale a lancé un appel sur X aux pilotes de drones amateurs, dont les objets volants entravent les interventions dans les airs. «En raison des drones, les hélicoptères de sauvetage ne peuvent plus voler.» Quiconque enfreint les règles relatives aux drones est passible de sanctions. Chacun doit se tenir à l'écart des opérations de secours, souligne vendredi l'OFAC sur le réseau X. «Pose ton drone si tu vois un autre aéronef, par exemple un hélicoptère.»
Une tour en feu
«Je me trouvais à la fenêtre. Il y a eu un grand bruit, un nuage de fumée. On entend toujours les sirènes. C'était vraiment fort, on voyait des étincelles», raconte une autre riveraine.
«J'étais dans mon lit, la fenêtre en bascule, quand soudain une forte détonation, vraiment assourdissante, a retenti. J'ai entendu plusieurs explosions et, peu de temps après, un nombre extrêmement élevé de sirènes de police. Cela m'a fait très peur, à moi et à ma famille», raconte une autre habitante.