Le référendum contre la réforme du 2e pilier, lancé fin mars, a fait le plein de voix. La gauche et les syndicats ont remis mardi 141'726 signatures à la Chancellerie fédérale. Le peuple votera en mars 2024.
Les syndicats et la gauche avaient jusqu'au 6 juillet pour récolter les 50'000 paraphes nécessaires. Les nombreuses signatures montrent que les gens en ont assez du démantèlement des rentes, a dit lors de la remise Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse et conseiller national PS.
«Baisses des rentes jusqu'à 3240 francs par an»
«Le Parlement a mal travaillé», a poursuivi le Vaudois. La réforme prévue est un simple exercice d'économies et conduira à des baisses de rentes.
Adoptée par le Parlement lors de la session de printemps, la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP21) entraîne des baisses de rentes pouvant atteindre 3240 francs par an, selon les référendaires.
La réforme prévoit un abaissement du taux de conversion, de 6,8% à 6%, devenu nécessaire, selon ses partisans, en raison de l'augmentation de l'espérance de vie. Le capital constitué par un rentier durant son activité professionnelle aboutira donc à une rente plus petite.
Seule la finance profiterait de la réforme
La moitié des personnes assurées bénéficieront d'une compensation de rentes, durant une période transitoire de 15 ans. Le seuil d'accès au deuxième pilier sera abaissé, ce qui permettra à 100'000 personnes d'être nouvellement ou mieux assurées, principalement des personnes travaillant à temps partiel et des femmes.
Mais pour les référendaires, ces dernières seront une nouvelle fois pénalisées, après la votation sur AVS21 et le relèvement de l'âge de la retraite à 65 ans. La majorité d'entre elles subira des baisses de rentes. Ils rappellent que durant la campagne de votation, les partis bourgeois avaient pourtant promis d'empoigner le problème des rentes trop basses, en particulier celles des femmes.
Seule la finance profitera de la réforme, accuse encore le comité référendaire. Le lobby des banques et des assurances a pesé de tout son poids au Parlement pour défaire le «bon compromis» initialement soumis aux Chambres fédérales par les partenaires sociaux et le Conseil fédéral.
Outre les syndicats, le PS et les Vert-e-s, le référendum est également soutenu par les magazines de défense des consommateurs «Bon à savoir» et «K-Tipp». Adrian Wüthrich, président de la faîtière syndicale Travail.Suisse, s'attend à une «grande victoire» en votation le 3 mars 2024, date à laquelle le peuple devrait se prononcer.
(ATS)