Dossier transmis au Conseil des États
Les prix augmentent, mais les retraités ne toucheront pas plus

Les rentes ne seront finalement pas adaptées au renchérissement. Après avoir poussé pour le projet en septembre, le Conseil national a fait volte-face et refusé par 97 voix contre 92 et 1 abstention d'entrer en matière.
Publié: 01.03.2023 à 10:38 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2023 à 12:34 heures
L'augmentation des rentes demandée était de l'ordre de 7 à 14 francs par mois et par personne. Elle a été refusée pour quelques voix par la droite du Conseil national. (image d'îllustration)
Photo: FRANK MAY

Au terme d'un débat opposant le Centre et la gauche à la droite, soutenue par les Vert'libéraux, ces derniers se sont imposés sur le fil, mardi au Conseil national, qui refuse ainsi d'entrer en matière sur l'adaptation des rentes au renchérissement. Cela, alors que certains conseillers nationaux du Centre se sont abstenus ou étaient absents.

Le Conseil fédéral a déjà procédé à l'adaptation des rentes au 1er janvier, sur la base de l'indice mixte, qui prend en compte l'évolution des salaires et des prix. Les rentes ont ainsi été relevées de 2,5%, a rappelé Philippe Nantermod (PLR/VS) pour la commission. Le renchérissement a été de 0,3% supérieur à l'augmentation de la hausse effectuée par le gouvernement, ce qui est exceptionnel, a-t-il ajouté.

De 7 à 14 francs par mois par personne

C'est cette différence que la hausse demandée devait couvrir. Concrètement, cela représentait 7 francs de plus par mois pour la plus petite rente et 14 pour la plus haute. Pour une augmentation minime pour les personnes concernées, le projet aura un coût important pour l'AVS, 418 millions de francs, a souligné M. Nantermod.

L'AVS n'a pas besoin de charge supplémentaire, a abondé Regine Sauter (PLR/ZH). En comparaison internationale, la Suisse s'en sort pas mal au niveau du renchérissement, a-t-elle ajouté. Et de demander: «Pourquoi les rentiers auraient-ils droit à une augmentation et pas les familles?»

«Où est passé votre amour de la Constitution?»

Le Centre et la gauche ont tenté, en vain, de faire valoir la nécessité de la hausse, mentionnant notamment l'augmentation des coûts de l'énergie, des loyers, des primes d'assurance-maladie.

Le taux d'inflation des derniers mois a été élevé et il ne va pas disparaître. Il y a des personnes qui sont concernées par diverses hausses de prix, dont les primes d'assurance-maladie, et cela provoque des peurs existentielles, a relevé Christian Lohr (C/TG).

Il faut compenser complètement le renchérissement pour protéger le pouvoir d'achat, a plaidé Mattea Meyer (PS/ZH). Et de rappeler que, selon la Constitution, les rentes doivent être adaptées au moins à l'évolution des prix. «Où est passé votre amour de la Constitution?», a lancé Pierre-Yves Maillard à l'adresse de la droite.

Au tour du Conseil des États

En décembre, le Parlement avait transmis une motion au Conseil fédéral le chargeant d'adapter entièrement les rentes au renchérissement.

Mercredi, le ministre de la Santé, Alain Berset, a indiqué que le Conseil fédéral avait élaboré ce projet parce qu'il le devait, mais a rappelé l'opposition du gouvernement.

La balle est désormais dans le camp du Conseil des États, qui se penchera sur le sujet ce jeudi.

(ATS)

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