La réaction du PLR aux propos grossiers de son conseiller national Christian Lüscher? Le silence. Ni le président de parti Thierry Burkart, ni aucun autre membre du groupe parlementaire libéral-radical n’a voulu s’exprimer après que Blick a rapporté vendredi dernier les dérapages du conseiller national PLR genevois dans un groupe WhatsApp à usage professionnel.
Christian Lüscher y avait notamment conseillé à son collègue de parti, Philippe Nantermod, de faire garder ses «enfants par les femelles, comme chez tous les mammifères». Il a également demandé à la sénatrice fribourgeoise Johanna Gapany et à la conseillère nationale du bout du Léman Simone de Montmollin, ses collègues féminines nouvellement élues, si elles savaient que la tradition voulait qu’elles se «jettent nues dans l’Aar» le jour de leur prestation de serment. Sans parler du surnom raciste - «le bougne» pour bougnoule - qu’il avait attribué à l’ancien conseiller national PLR, Fathi Derder.
Thierry Burkart condamne la «rupture de confiance»
Le président du PLR, Thierry Burkart, s’est tout de même laissé convaincre de prendre position sur les déclarations limites de l'élu genevois. Dans l’émission de radio hebdomadaire de la SRF «Samstagsrundschau», il a annoncé que des «conséquences sévères» attendraient non pas le PLR genevois, mais la personne qui a transmis les discussions WhatsApp à Blick.
Selon lui, il s’agit d’une grave rupture de confiance au sein du groupe parlementaire. «Je le condamne et cela me choque», a-t-il asséné.
«Tout le monde dit que c’est un bon type»
Le PLR argovien ne veut en revanche pas se prononcer sur le comportement de Lüscher. Comme il n’est pas membre de ce groupe WhatsApp, il ne connaît pas le contexte des déclarations, plaide-t-il. «Nous connaissons Christian Lüscher. Tout le monde dit que c’est un bon type. Il dépasse peut-être parfois un peu les limites, c’est possible.» Mais il s’agit d’une «discussion entre amis et collègues», relativise le président du PLR. «De nombreuses personnes ont de tels échanges avec leurs amis, ajoute-t-il. On ne veut pas toujours savoir ce qu’ils contiennent.»
Thierry Burkart se range ainsi entièrement derrière Christian Lüscher. Dans ses déclarations publiques au moins. Il a néanmoins fait remarquer qu’il n’aurait lui-même «pas l’idée» de tenir de tels propos.