Comme un d'air d'Arabie saoudite?
Une piste de ski indoor (et pas que) verra le jour à Genève en 2026

Le ski indoor, entre autres activités, aura son temple à Genève dès 2026. C'est l'ambitieuse promesse du futur Urban District, porté par l'association Projet Genève et qui sera la plus grande installation multisports de Suisse avec 10'000 mètres carrés.
Publié: 30.01.2023 à 16:59 heures
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Dernière mise à jour: 30.01.2023 à 22:59 heures
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Les initiateurs d'Urban District ont fourni à Blick des simulations 3D du futur endroit (images ci-dessus). Voici la piste de ski indoor, qui devrait faire 9 mètres de large sur 8 mètres de long.
Photo: Urban District
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Ils avaient promis de réambiancer le bout du lac, dès l'automne dernier déjà. Aujourd'hui, l’association Projet Genève, née il y a quelques mois seulement, annonce sa première opération d'envergure en exclusivité chez Blick.

Et ses membres n'ont pas froid aux yeux: ils vont parrainer le futur Urban District, c'est-à-dire un énorme complexe sportif couvert de 10'000 mètres carrés. Une vingtaine d'animations liées au sport sont au programme. Y compris... une piste de ski indoor (on y reviendra).

Jusqu'à 40 millions de francs

Si le projet, qui doit voir le jour d'ici trois ou quatre ans, se concrétise comme prévu, il s'agira alors de la plus grande structure de ce type en Suisse. La première à proposer autant d'activités différentes: trampoline, skate, breakdance, roller disco, boxe, condition physique, parcours en salle, benji, e-sport. Et plus encore. Le lieu choisi pour accueillir ce complexe n'est cependant pas encore connu.

Le prix de l'infrastructure, quant à lui, est estimé entre 25 et 40 millions de francs. La majorité des financements provient du privé, mais les initiateurs espèrent aussi recevoir des aides de la part de la Ville de Genève et du Canton. «Nous sommes très bien partis, même si nous cherchons encore quelques partenaires», explique Olivier Monnard, le principal porteur du projet Urban District. Avec, à ses côtés pour la mise sur pied, Alphonse Barry, qui est aussi coach de boxe thaï.

Tout pour tous au même endroit

Genève a-t-elle besoin d'un tel Disneyland du sport? Pour Olivier Monnard, ce serait une aubaine pour une partie de la population active, qui n'a pas forcément le temps ni la possibilité de pratiquer ces sports dans des clubs.

Ainsi que pour les familles, qui ne disposeraient aujourd'hui que d'un choix restreint en termes de loisirs au bout du lac, selon les initiateurs d'Urban District. «Notre but, c’est de proposer de nombreuses activités variées au même endroit, explique-t-il. En ce sens, nous avons réuni beaucoup d’associations sportives différentes autour de ce projet.»

On l'a dit, ce serait une première en Suisse. Bien que des parcs sportifs à thème existent déjà. Olivier Monnard ne cache d'ailleurs pas ses inspirations. «Le skills park à Winterthour, le Alaïa Chalet en Valais, qui est le premier centre de sports d'action à la fois indoor et outdoor de Suisse, sont un peu nos références», confie l'une des têtes du projet.

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«Ce genre de projets rencontrent parfois beaucoup d’oppositions en politique»
Darius Azarpey
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Une infrastructure unique, donc, dont les esquisses ont tout de suite séduit l'association Projet Genève. Trois de ses membres, les libéraux-radicaux Darius Azarpey, Bryan Lo Giudice et Yousri Swali, introduisent Urban District aux côtés de ses deux principales chevilles ouvrières, et l'appuient auprès des politiques. Darius Azarpey explique: «Ce genre de projets rencontrent parfois beaucoup d’oppositions en politique, nous sommes donc surtout là pour soutenir Olivier et Alphonse à ce niveau. Sachant que l'association Projet Genève recense au moins un représentant de chaque parti présent au bout du lac, tous soutiennent ce projet à fond.»

Focus sur les familles

Yousri Swali explique à son tour ce qui l'a motivé à se saisir du dossier: «Comme moteur, nous avons la volonté de réunir des sports qui sont peu mis en avant. Mais aussi de réunir toutes les générations: Urban District sera une expérience familiale.»

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«Notre public cible, c’est surtout les familles. Nous tenons donc à pouvoir proposer des prix raisonnables»
Alphonse Barry
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Si ce projet se rêve en Eldorado du sport accessible à toutes et à tous — personnes à mobilité réduite comprises — Alphonse Barry tient lui aussi à mettre l'accent sur l'aspect familial: «Notre public cible, c’est surtout les familles. Nous tenons donc à pouvoir proposer des prix raisonnables.» C'est-à-dire 15 à 20 francs pour l'entrée standard. Pour les activités spéciales, les cours avec des moniteurs ou la piste de ski indoor, par exemple, les visiteurs devront en revanche débourser un peu plus.

Une piste de ski indoor, vraiment?

L'enthousiasme des instigateurs du projet est contagieux. Mais qu'en est-il de l'impact écologique, en particulier pour la piste de ski indoor, qui devrait faire quelque 9 mètres de large sur 8 mètres de long? Cela, à l'heure où la tenue des Jeux asiatiques d'hiver de 2029 en Arabie saoudite indigne, ou du moins questionne, de par le monde.

Olivier Monnard l'avoue: «L’impact écologique de cette installation en particulier sera effectivement assez lourd. En revanche, les autres installations consommeront très peu, voire pas d’énergie.»

À son tour, Alphonse Barry avance que la pollution produite par cette piste de ski est le prix à payer pour rendre plus accessible un sport qui ne l'est pas tant que ça. «C'est effectivement l’une de nos préoccupations. Nous voulons attirer les personnes qui n’ont pas les moyens d’aller skier à la montagne, justement.» Et d'ajouter: «À voir qui pollue le plus, si l'on compare notre piste indoor aux voyages hebdomadaires de certains Genevois à Crans-Montana, par exemple…» Ainsi, pour lui, ce n'est pas au secteur privé (auquel appartient le projet) d'assumer la responsabilité de la transition écologique.

Bryan Lo Giudice enchaîne: «Le poids de l’empreinte carbone, il faut l’imputer aux bonnes entités, avance-t-il. Aujourd'hui, si l’électricité de Genève était toute propre et verte, cette installation de ski le serait aussi. La durabilité de ce genre d’infrastructures dépend donc de la Ville et du Canton, plus que du consommateur de l'énergie mise à disposition par ces deux instances.»

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