Baromètre électoral stable en vue de 2023
Les Vert'libéraux continuent leur progression mais pas les Verts

Si les élections fédérales avaient eu lieu début octobre, les Vert'libéraux auraient poursuivi leur progression, contrairement aux Verts. Dans l'ensemble, le paysage politique n'aurait pas trop changé par rapport à 2019, selon le baromètre électoral de la SSR.
Publié: 26.10.2022 à 17:48 heures
A un an des élections fédérales, la répartition des sièges au Parlement ne connaîtrait pas de grands bouleversements, selon le baromètre électoral de la SSR (archives).
Photo: GAETAN BALLY

La pandémie, la guerre en Ukraine et le risque d'une pénurie d'énergie n'ont pour l'instant pas entraîné de changements notables dans les intentions de vote. Le panorama des partis suisses est resté «remarquablement stable» par rapport aux dernières élections fédérales, écrivent les auteurs du sondage réalisé par l'institut Sotomo et publié mercredi.

Seuls deux des six principaux partis enregistrent une variation de leur part d'électeurs de plus d'un point de pourcentage. Les Vert'libéraux sont le parti qui affiche actuellement la plus forte croissance (+1,5 point de pourcentage). A l'inverse, les Verts enregistrent le plus net recul (-1,5 point de pourcentage), mais devancent toujours leurs homologues libéraux de 2,4 points de pourcentage.

UDC devant, PS et PLR au coude-à-coude

L'UDC reste de loin le premier parti de Suisse (26,1%, +0,5). Viennent ensuite le PS (16,3%, -0,5) et le PLR (16,1%, +1) au coude-à-coude. Le Centre/PEV arrive en 4e position (15,4%, -0,5), suivi par les Verts (11,7%) et les Vert'libéraux (9,3%).

Les partis libéraux (PLR et PVL) enregistrent la plus forte croissance avec une hausse cumulée de 2,5 points de pourcentage par rapport à 2019. Par rapport au dernier baromètre d'octobre 2021, les intentions de vote en faveur du PLR sont passées de 13,6% à 16,1%, une tendance que les politologues attribuent au nouveau président du parti Thierry Burkart.

Par rapport aux élections de 2019, le camp rose/vert perd 2 points de pourcentage tandis que le PLR et l'UDC en gagnent 1,5. Après le grand (pour la Suisse) virage à gauche de 2019, la tendance semble reprendre le chemin inverse, écrivent les auteurs. Et de préciser qu'il s'agit d'un «demi-virage à droite» avec un parlement qui ressemblerait à celui de 2011.

Climat et énergie parmi les grandes préoccupations

En Suisse, outre l'attachement à un parti, ce sont principalement les questions politiques qui influencent la décision de vote. Actuellement, plus de deux électeurs sur cinq (43%) placent le dérèglement climatique et le tournant énergétique qui y est lié dans le top 3 des principaux défis du pays.

Viennent ensuite la sécurité de l'approvisionnement et de l'énergie (36%), les primes d'assurance maladie (32%) puis la sécurité sociale et le coût de la vie (29%). La lutte contre la pandémie a, en revanche, été reléguée au fond du classement, seules 1% des personnes interrogées la considérant comme une priorité. Les auteurs du baromètre notent que ce sont surtout les thèmes sociaux qui ont gagné en importance cette année.

Les primes d'assurance sont le thème sur lequel s'observent les plus grandes disparités entre les régions linguistiques. Près de la moitié des italophones (49%) les considèrent comme un défi primordial, contre 36% des Romands et 29% des Alémaniques.

L'urgence de la question climatique donne également lieu à des perceptions disparates. Près de la moitié des Romands (48%) la considèrent comme une priorité, contre 42% des Alémaniques et 32% des italophones.

Qui sont les ministres les plus influents?

Les sondés ont également été questionnés sur la façon dont ils perçoivent les membres du gouvernement. Déjà considéré comme le membre le plus influent du Conseil fédéral avant la pandémie, le ministre de la Santé, Alain Berset (PS), a renforcé sa position. Ueli Maurer (UDC), Karin Keller-Sutter (PLR) et Simonetta Sommaruga (PS) sont également considérés comme influents.

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (PLR) est perçu comme le membre le moins influent du gouvernement. Après avoir connu un rebond lors de son année présidentielle en 2021, Guy Parmelin (UDC) a enregistré un recul et termine à l'avant-dernière place.

Si elle n'est pas considérée comme influente, la ministre de la défense Viola Amherd (Centre) remporte en revanche la palme de la sympathie. Elle est talonnée par Alain Berset. Viennent ensuite Karin Keller-Sutter et Simonetta Sommaruga. Ignazio Cassis ferme ici aussi la marche, précédé par Ueli Maurer.

Le sondage a été effectué entre le 26 septembre et le 7 octobre sur la base d'un panel de Sotomo et via les canaux en ligne de la SSR. En tout, 21'038 personnes y ont pris part (3036 en Suisse romande, 17'460 outre-Sarine et 542 en Suisse italienne). Les résultats ont été pondérés avec des critères géographiques, sociodémographiques et politiques afin d'être représentatifs statistiquement. La marge d'erreur est de +/- 1,3 point de pourcentage.

(ATS)

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