C'est la nouvelle tendance!
Pourquoi Ikea et d'autres boycottent le Black Friday

La bataille des rabais bat déjà son plein. Les promotions alléchantes du Black Friday déclenchent des achats frénétiques. Mais toutes les entreprises n'y participent pas, et ripostent avec des actions plus éthiques. Vraiment?
Publié: 25.11.2021 à 08:29 heures
|
Dernière mise à jour: 26.11.2021 à 08:16 heures
1/10
La Black Week invite à faire du shopping avec des offres alléchantes. Mais tout le monde n'est pas de la partie.
Photo: STEFAN BOHRER
Darija Knezevic

Au départ, ce n'était qu'un «Black Friday»: une mode importée des USA qui consistait à proposer aux clients des rabais défiant l'entendement pendant un vendredi du mois de novembre. C'est à présent une «Black Week», durant laquelle tout le monde rivalise de prix cassés, des détaillants sur le parvis des allées marchandes aux boutiques en ligne.

La fronde contre cet événement commercial américain prend de l'ampleur. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à dénoncer cette pratique qui stimule la frénésie d'achat. Une campagne de l'ONG Solidar Suisse pour inciter l'association suisse du commerce de détail de «mettre fin à l'orgie de consommation excessive» cumule 20'000 signatures. Au point que même les entreprises s'y mettent: certains magasins et grandes chaînes proposent cette année de transformer cette curée du consumérisme en journée célébrant la «consommation durable».

Parmi elles, le géant du mobilier Ikea Suisse. Sa directrice nous expliquait il y a quelques semaines que l'entreprise n'organiserait pas de Black Friday cette année, mais un «Buyback Friday». Les clients membres de la «Ikea Family», c'est-à-dire qui sont en possession d'une carte de fidélité, peuvent rapporter leurs meubles Ikea d'occasion au magasin. Il récupèreront jusqu'à 50% du prix initial en bons d'achat pour leur étagère Billy. Ikea n'agit toutefois pas uniquement ainsi par souci de l'environnement: cet embryon d'économie circulaire doit aussi permettre au géant suédois de réapprovisionner ses stocks mis à mal par la pénurie mondiale et le prix du bois qui a quadruplé.

Pas de «Black Friday» pour la marque qui s'appelle «vendredi»

La marque «Freitag», qui recycle des bâches de camion en sacs, est devenue un incontournable du bobo urbain suisse. Elle va encore plus loin. Pas de rabais de «Black Friday» pour la marque qui s'appelle pourtant «vendredi»: sa boutique en ligne sera désactivée complètement ce jour-là. Une action radicale qui n'est pas une première pour l'entreprise: «Comme par le passé, nous fermons notre boutique ce jour-là et redirigeons tous les visiteurs du site web directement vers notre bourse d'échange de sacs SWAP (Shopping Without Any Payment)», peut-on lire dans un communiqué de presse. Plus d'économie circulaire, place au troc: les propriétaires de sacs Freitag peuvent échanger en ligne leurs sacs à dos, porte-monnaie et autres produits de la marque avec d'autres clients.

Des voitures électriques au rabais

Le concessionnaire automobile Emil Frey, géant alémanique de la «bagnole», entend aussi proposer des idées créatives et en accord avec l'air du temps au lieu de brader ses SUV: il n'accordera des rabais que sur les voitures respectueuses du climat, notamment sur les leasings de voitures électriques. Il proposera en outre des bons pour des accessoires d'une valeur allant jusqu'à 2500 francs.

L'entreprise de vêtements argovienne Nikin s'extraie également de la bataille des prix cassés. La marque s'est fait connaître parce qu'elle s'engage à planter un arbre pour chaque produit vendu. Ce vendredi, ce sera plutôt deux fois qu'une: «A l'occasion du «Green Friday» du vendredi 29 novembre, nous planterons deux arbres au lieu d'un pour chacun de nos produits», peut-on lire dans le communiqué de presse.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la