Double national, Dominique Warluzel est né en 1957 à Pau. Ses parents très tôt divorcés, il débarque à Genève avec sa mère qui le place aussitôt en internat au Collège catholique de Florimont.
Licencié en droit de l'Université de Genève en 1980, il entreprend son stage d'avocat chez Me Dominique Poncet. Durant ces deux ans, le jeune juriste montre déjà de redoutables capacités de plaideur à la barre de la Cour d'assises.
Brevet d'avocat en poche, l'homme de loi demeure à l'étude Poncet, où il se voit confier des affaires pénales délicates. Parmi elles, en 1983, la défense du ravisseur de la fille de Frédéric Dard, qui lance sa carrière.
Jet-set
Dominique Warluzel sera l'un des avocats les plus en vue à Genève pendant de nombreuses années. Dans la Cité de Calvin, il plaide dans des affaires retentissantes qui assoient sa notoriété: affaire du cancérologue Medenica dans les années 80, de l'assistante dentaire Adèle Nicolo au début de la décennie suivante, de la Banque cantonale de Genève jusqu'à son épilogue, en 2012, ainsi qu'à Lausanne l’affaire Lagonico (2001).
Attiré par le cinéma et le théâtre, il était un proche d’Alain Delon. Il était aussi l’ami d’enfance de l’acteur Christophe Lambert. A la télévision suisse, il avait coanimé plusieurs émissions consacrées au judiciaire, aux stars, au cinéma. De ses amours turbulentes et célèbres, la relation avec l'ex-miss Suisse Lolita Morena aura été l'une des plus marquantes.
Bahamas
Cumulant les casquettes, le ténor du barreau avait aussi brièvement occupé le poste de président du Servette Football Club. En 2005, la France lui avait décerné la Légion d’honneur. Dans le courant des années 2000, il délaissera petit à petit la robe pour faire ses adieux définitifs au prétoire en 2011. Il s'installera ensuite aux Bahamas.
L'ombre de lui-même
Le 2 janvier 2013, sa vie bascule. L'épicurien, fumeur invétéré, est terrassé par un accident vasculaire cérébral à Nassau, et subit une trépanation. Hémiplégique, il se retrouve considérablement diminué, aussi bien physiquement que psychiquement.
Avec le soutien de la journaliste Béatrice Barton, sa complice des plateaux de télévision, il oeuvre alors à sa rééducation physique et neurologique. Un an plus tard, ses laborieux efforts sont cependant réduits à néant à cause des suites d'une mauvaise chute qui le laissent à nouveau paralysé.
Caractère emporté
Depuis son AVC, son mauvais caractère et son impatience s'étaient aggravés. Il en donnera la preuve le 2 janvier 2016, dans la suite médicalisée d'un palace genevois. Lors d'une altercation avec une aide-soignante, il fera feu avec un revolver, sans la blesser.
Pour ces faits, il avait été reconnu coupable, en octobre 2016, de tentative de meurtre par dol éventuel et condamné à une peine de prison de 30 mois, dont six mois ferme. Cette peine, prononcée au terme d'une procédure simplifiée, avait été suspendue au profit d'un traitement en institution.
(ATS)