Les objectifs des plans climat sont considérés comme sincères mais irréalisables par 45% de la population et 30% des leaders, selon l'étude Sophia, réalisée par l'institut M.I.S Trend à l'occasion du Forum des 100 et publiée jeudi dans Le Temps. Un tiers de leaders et 31% de la population les considèrent comme des opérations électoralistes et peu réalistes.
Population et leaders d'opinions s'accordent pourtant sur le fait que le respect de l'environnement doit être la principale priorité des villes, suivie par un accès au logement facilité. Ils divergent en revanche sur les éléments suivants. La population place plus de fluidité dans les déplacements et plus de sécurité en troisième et quatrième position tandis que les leaders mentionnent plus de transports doux et plus de lieux de partage.
La population contre la diminution des places de parking
Les sondés ont également été interrogés sur des mesures liées à la mobilité. Deux d'entre elles recueillent une majorité aussi bien auprès de la population que des leaders. Près de trois quarts (73%) de ces derniers et des citoyens sont très ou assez favorables à la piétonnisation des centres-villes. Les systèmes d'auto-partage convainquent pour leur part 75% des leaders et 65% de la population.
La population s'oppose bien plus fortement (72%) que les leaders (54%) à la diminution du nombre de places de stationnement. Elle s'oppose également davantage qu'eux à l'augmentation des taxes de parking (71%, 48%), à la généralisation des zones 30 km/h (56%, 49%), aux péages urbains (58%, 49%) ainsi qu'à l'interdiction des voitures à essence ou diesel d'ici 2030 (60%, 53%). La gratuité des transports publics convainc en revanche la population (75%) mais pas les leaders (42%).
Quant au fossé ville-campagne, souvent évoqué ces dernières années, 49% des leaders et 44% de la population estiment qu'il va se creuser à l'avenir.
L'étude Sophia a été menée sur internet du 11 au 24 août 2021, auprès de 542 Romands, 526 Alémaniques et 212 Tessinois représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus. Par ailleurs 300 politiciens, chefs d'entreprises, personnalités de l'économie et de la culture ou encore scientifiques y ont pris part, en tant que leaders d'opinion.
(ATS)