A l'entrée du parc, Maxence Naz, employé du Service des espaces verts de la Ville de Genève pose du gazon de placage. «C'est pour les retouches», explique-t-il. Les employés de la municipalité travaillent d'arrache-pied depuis une semaine pour que le parc soit impeccable.
«Il a fallu faucher les prairies pour des raisons de sécurité», précise M.Naz. Les bordures ont été taillées et les massifs desherbés. A quelques mètres, un ouvrier pose du goudron provisoire pour accéder à une zone de parcage créée pour les véhicules des délégations en parallèle à l'allée centrale qui descend vers la Villa La Grange.
Autour de cette bâtisse édifiée entre 1768 et 1773 se déploie un véritable ballet de semi-remorques, camionnettes et voitures diplomatiques noires. De nombreux corps de métiers sont à pied d'oeuvre, allant du cuisiniste à l'électricien en passant par des grosses sociétés audiovisuelles. La protection civile est aussi présente en nombre.
Evelyne Chatelain, intendante de la Villa La Grange depuis 28 ans, accueille la presse locale conviée vendredi à une visite des lieux. «Des changements ont été faits dans toutes les pièces», explique la gardienne des clés. Dans la salle à manger où la délégation suisse devrait accueillir ses hôtes, le lustre a dû être réhaussé.
En effet, une délégation estimait que la hauteur initiale pouvait gâcher un point de vue, relève Mme Chatelain. Les quatre salles d'eau de la Villa ont été rénovées et les lavabos changés. La cinquième salle d'eau, qui date du 18e siècle n'a pas été touchée, même si une délégation aurait voulu que l'eau courante soit installée dans cette pièce historique.
Il a aussi fallu évacuer toute l'argenterie à la demande d'une délégation, explique Mme Chatelain qui est rompue à l'accueil des VIP. En effet, cette Villa La Grange léguée à la Ville de Genève au début du 20e siècle par son dernier propriétaire, William Favre, est destinée à accueillir des hôtes de marque.
Des mesures de protection patrimoniale des oeuvres qui se trouvent dans l'édifice ont été prises, explique Nelly Cauliez, commissaire en conservation pour la Ville de Genève. Une soixantaine d'objets, principalement des meubles et des livres, ont été sortis de la Villa La Grange pour être entreposés dans un dépôt sécurisé. Il s'agit non seulement de les préserver mais aussi de libérer de l'espace.
«Nos conditions patrimoniales l'ont toujours emporté sur les exigences de délégations», a relevé Mme Cauliez. Un système de climatisation a pu être installé dans cette bâtisse classée en utilisant les grilles d'aération d'origine au sol. La climatisation est ainsi invisible et assure une température entre 18 et 19 degrés idéale pour les échanges diplomatiques et la conservation des oeuvres.
L'extérieur de la Villa La Grange a aussi été entièrement rafraichi. Mais vendredi, les karchers continuaient à cracher leurs jets puissants. Les peintres faisaient des retouches. A côté de la maison, des ouvriers construisaient une énorme tente blanche qui devrait accueillir la conférence de presse à l'issue du sommet.
La Ville de Genève remettra les clés de l'ensemble du domaine à la Confédération au début de la semaine prochaine. Les coûts des rénovations et des adaptations liées au sommet seront pris en charge par Berne, selon Sami Kanaan, magistrat de la Ville de Genève. La Confédération devrait notamment payer pour indemniser les exploitants de la guinguette du parc qui a dû fermer.
(ATS)