Une source proche des discussions a fait état d'un «soutien large et transversal» lors de la première séance de travail samedi pour la taxation minimale mondiale à 15% sur les multinationales, que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent endosser dans leur communiqué final dimanche, avec l'objectif d'une mise en oeuvre à horizon 2023.
«Les Etats-Unis et des pays comme le Brésil, la France et la Corée ont apporté leur soutien explicite à la taxation minimale mondiale», a notamment précisé cette source.
Les choses s'annoncent plus compliquées sur le climat, où beaucoup appellent de leurs voeux un signal fort à la veille de l'ouverture dimanche de la réunion de la COP26 à Glasgow en Ecosse.
D'autant que le G20, qui comprend des pays développés comme les Etats-Unis et les membres de l'Union européenne, mais aussi les grandes économies émergentes comme la Chine, la Russie, le Brésil ou l'Inde, représente 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La défense de l'environnement était d'ailleurs l'un des mots d'ordre des manifestants qui commençaient à se rassembler samedi après-midi dans les rues de Rome. Diverses organisations (syndicats, extrême gauche, Fridays for Future) ont appelé à des rassemblements où elles espèrent mobiliser des milliers de personnes.
Reconnaissance des vaccins
«C'est l'occasion maintenant d'essayer de prendre certains des engagements vagues de (l'accord de) Paris et de les solidifier dans des engagement solides, rapides pour réduire les émissions» de gaz à effet de serre, a souligné le Premier ministre britannique Boris Johnson dans une interview diffusée samedi par la chaîne ITV.
«Nous devons être plus ambitieux» sur le climat, estimait aussi le président du Conseil européen Charles Michel, tout en reconnaissant que la question était difficile notamment «pour certains pays dépendant du charbon».
La Chine, et avec elle beaucoup de pays émergents, dépend encore énormément de cette énergie fossile très émettrice de CO2, notamment pour faire tourner ses centrales électriques dans le contexte actuel de crise énergétique.
Les discussions sont compliquées par l'absence à Rome des présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, qui ne participent au G20 que par visioconférence.
Dans leurs premières interventions samedi, ils ont plaidé pour une reconnaissance mutuelle des vaccins anti-Covid actuellement disponibles, les sérums chinois et russe n'étant notamment pas acceptés partout dans l'Union européenne.
«Tous les pays qui en ont besoin ne peuvent pas avoir accès aux vaccins» anti-Covid, a relevé Vladimir Poutine, dont la déclaration a été retransmise par la télévision publique russe, fustigeant «la concurrence malhonnête, du protectionnisme» et le fait que certains «ne sont pas prêts à une reconnaissance mutuelle des vaccins et des certificats de vaccination».
Discussions sur l'Iran
Depuis Pékin, le président Xi a lui aussi demandé «la reconnaissance mutuelle des vaccins», selon ses propos rapportés par la télévision d'Etat CCTV.
En marge du G20, qui marque le grand retour des réunions multilatérales en présentiel depuis le début de la pandémie, se tiennent aussi de nombreuses réunions bilatérales et en petit comité.
L'une des plus attendues rassemblait samedi après-midi les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et Boris Johnson, pour discuter d'une reprise des négociations sur le nucléaire avec l'Iran.
Un responsable de la Maison Blanche a dit attendre de ce rendez-vous une déclaration qui enverra un signal «d'unité» de ces quatre pays sur la question, «mais aussi posera le cadre de ce que nous pensons être la voie à suivre».
Le président argentin Alberto Fernandez a de son côté lancé une offensive diplomatique et multipliait les réunions bilatérales avec des dirigeants européens avant sa rencontre en fin d'après-midi avec la directrice Fonds monétaire international (FMI), en pleines tractations sur une renégociation de la dette du pays sud-américain.
Et à l'heure où le torchon brûle entre Paris et Londres sur les droits de pêche en Manche, Emmanuel Macron discutera aussi dimanche matin en tête-à-tête avec Boris Johnson. Ce dernier a affirmé samedi qu'il «n'exclut pas» d'activer pour la première fois un outil de règlement des conflits prévu dans les accords post-Brexit avec l'UE.
(ATS)