Protégés des insultes
Le huis clos dope les joueurs racisés

Une étude menée à l'Université de Lausanne (UNIL) a réussi à démontrer que les footballeurs non-blancs sont plus efficaces lorsqu'il n'y a personne dans les gradins. La raison: les insultes racistes du public aurait un impact sur leur manière de jouer.
Publié: 17.06.2021 à 17:47 heures
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Dernière mise à jour: 18.06.2021 à 17:47 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

«Je pense que le racisme dans le football n’a jamais été aussi grave qu’aujourd’hui», voici les quelques mots que le joueur belge Romelu Lukaku a lancés à CNN début juin. Entre les cris d’animaux, les insultes racistes, en passant par le lancer de bananes, les joueurs racisés subissent des railleries ciblées sur leurs origines durant les matchs. Des violences qui d’après une étude menée à l’Université de Lausanne (UNIL), ont un impact concret sur la performance des sportifs.

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Les supporters affectent les joueurs

Durant la pandémie, les stades se sont vidés et les équipes ont dû jouer à huis clos. Plusieurs chercheurs se sont alors penchés sur le phénomène qui semblait influencer les athlètes.

Parmi eux, Fabrizio Colella, doctorant en économie à l’UNIL. Il s’est intéressé à ce qu’il se passait à l’intérieur des stades italiens vidés de leur public. Il a ainsi établi un modèle mathématique se basant à la fois sur les résultats individuels de chaque joueur de Série A sur une période de deux ans et la carnation de leur peau définie par la classification de Fitzpatrick (une échelle généralement utilisée dans la recherche en dermatologie).

Finalement, le chercheur a comparé les résultats de chaque footballeur lors de matchs joués devant des supporters, avec leurs performances dans des stades vides.

La couleur de peau: facteur déterminant

En moyenne, les joueurs blancs ont obtenu des résultats légèrement moins bons lorsqu’il n’y avait pas de public. En revanche, les performances des footballeurs non-blancs étaient meilleures en l’absence de supporters. En effet, ils inscrivaient plus de buts, à hauteur de 1,2% environ. Fabrizio Colella a tenté de vérifier si d’autres variables comme la nationalité des joueurs ou le niveau global des équipes pouvaient expliquer ces différences. Toutefois, la couleur de peau reste le facteur le plus déterminant.

Face à ces conclusions, pas étonnant que le public soit également appelé «le douzième homme» dans le jargon footballistique. En effet, ce dernier a un rôle déterminant à jouer dans un match. A voir s’il le joue bien ou pas en ce début d’Euro…

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