La plupart des mesures prises pour endiguer la pandémie durant sa première phase ont été souvent bien acceptées dans la population, indique mardi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un communiqué. Mais l'analyse externe effectuée par le centre d'évaluation Interface montre aussi que tout n'est pas rose.
La Confédération et les cantons n'étaient ainsi pas suffisamment préparés à faire face à cette pandémie, estiment les analystes. La gestion de la crise, du moins dans sa première phase, n'a pas toujours été optimale. Et de citer notamment les interdictions de visites ou de sorties qui ont touché les personnes âgées ou vulnérables, dans les EMS et les centres de soins.
Règles mal vécues
Ces règles strictes ont été très mal vécues et ont eu en partie un impact négatif sur la santé de ces personnes. Le manque de préparation de la Confédération, des cantons et des institutions concernées est pointé du doigt. On peut aussi se poser des questions sur les fermetures des écoles lors du premier confinement du printemps 2020, estiment les auteurs de l'analyse. Elles ont été très lourdes à gérer pour les parents, les enfants et les jeunes.
Elles ont probablement eu des conséquences importantes sur le développement et la formation de nombreux enfants et jeunes. En comparaison internationale, les fermetures des écoles ont été toutefois plus courtes.
Le système de santé suisse a de son côté bien fonctionné et a toujours fourni des soins de haute qualité, relèvent encore les auteurs de l'étude. D'après les informations à disposition, il n'y a jamais eu de «triage» de patients au sein des stations de soins intensifs à cause du Covid-19. On peut toutefois remettre en question l'interdiction momentanée des interventions médicales non urgentes décidée par Berne, qui devrait rester une compétence cantonale.
Effets indirects pris en compte
Plusieurs recommandations sont adressées à l'OFSP, afin d'être mieux préparé pour la prochaine crise. Les ressources en personnel devraient être assurées en tout temps. Le plan de gestion de crise devrait être réexaminé régulièrement. L'OFSP doit aussi s'assurer que les différents acteurs, comme les cantons et les institutions, soient systématiquement impliqués dans les préparatifs et la mise en oeuvre des mesures.
Il est également primordial que les effets indirects de ces mesures soient pris en compte et ce de manière plus importante, par exemple au niveau de la santé psychique de la population. Enfin, l'OFSP, de concert avec les cantons, doit poursuivre la numérisation et la gestion des données dans le domaine de la santé et les réguler de manière contraignante, pour gagner en efficacité.
Certaines de ces pistes d'amélioration, comme la numérisation, ont déjà été prises en compte durant la pandémie, soulignent encore les auteurs de l'étude. Les mesures prises en Suisse ont en outre été généralement moins sévères que dans les pays voisins, car les aspects sociaux et économiques ont été davantage pris en compte, reconnaissent-ils.
Ces recommandations seront reprises dans le cadre de la révision de la loi sur les épidémies et du plan national contre les pandémies, précise l'OFSP. Les travaux devraient être achevés à l'horizon 2024.
(ATS)