Sur les quelque 58'000 bénéficiaires du statut de protection S, 34'000 environ sont en âge de travailler. Après six mois, au moins 3670 d'entre eux exercent une activité lucrative, a annoncé Karin Keller-Sutter mardi à Berne devant les médias. Ce taux d'emploi de près de 11% est presque deux fois plus élevé que celui des réfugiés reconnus et des personnes admises à titre provisoire, qui avoisine les 6%.
Cette différence s'explique certainement par les meilleures qualifications professionnelles des Ukrainiens, selon la conseillère fédérale. Mais le manque de connaissances linguistiques, la garde des enfants (80% sont des femmes) et l'incertitude quant à l'avenir restent les principaux obstacles lors de la recherche d'un emploi.
Le but affiché des partenaires sociaux est d'encourager encore davantage l'intégration des réfugiés sur le marché du travail. Cette intégration est un élément important pour maîtriser les défis liés au flux inédit de réfugiés en provenance d'Ukraine, a-t-elle déclaré. Un emploi est la clé pour une plus grande indépendance financière et permet aussi à ces personnes de maintenir et de développer leurs qualifications.
L'incertitude demeure toutefois sur le futur du statut S de protection auquel ces personnes ont droit. Le Conseil fédéral devra décider de sa prolongation pour six mois à partir de mars 2023, ou de son abrogation. Le statut vaut pour tout l'espace Schengen, a rappelé Karin Keller-Sutter. La Suisse ne pourra pas faire cavalier seul sur cette question. En attendant, le Secrétariat d'État aux migrations doit préparer l'éventualité d'un retour des réfugiés en Ukraine après la levée de ce statut.
(ATS)