La pandémie a fait réfléchir les Suisses, écrit jeudi l'Alliance pour le bien commun, dont le but est de créer les conditions pour qu'une part nettement plus importante de la fortune globale léguée revienne au secteur d’utilité publique.
Dans une enquête représentative menée cet été par Demoscope auprès de 1035 personnes de plus de 45 ans en Suisse alémanique et romande, 38% des personnes interrogées ont indiqué que le coronavirus les avait poussées à se préoccuper de la mort et de la finitude de la vie. 41% d’entre elles ont affirmé désormais réfléchir au sens de directives anticipées.
Sécurité pour les proches
Le nombre de personnes qui ont rédigé un testament a lui aussi augmenté, passant de 27% en 2019, avant le début de la pandémie, à 32%. Fait intéressant, selon l'alliance: les individus sondés trouvent de plus en plus normal de préparer un tel document.
Les raisons invoquées sont avant tout la sécurité des proches, mais aussi la volonté d’éviter les conflits autour d’un héritage ainsi que le souhait de pouvoir déterminer soi-même sa succession.
L'Alliance pour le bien commun met cela en relation avec un doute accru sur la solidarité dans la société: en 2020, 19% des sondés constataient une baisse de la solidarité, contre 37% en 2022.
Une petite partie des sommes aux institutions à but non lucratif
Près de 95 milliards de francs sont hérités chaque année, selon une étude l'Université de Lausanne citée par l'Alliance pour le bien commun. Un chiffre nettement supérieur aux recettes de la Confédération. Or seuls 3 pour mille de cette somme sont reversés à des institutions d’utilité publique.
En 2020, 11% des personnes ayant effectué un testament avaient affirmé y avoir inclus des institutions d’utilité publique. En 2022, elles étaient 14%, soit à peine plus.
Le coronavirus n’a que peu changé les choses. «Comme auparavant, seule une toute petite partie des sommes héritées bénéficie aux institutions à but non lucratif. Et pourtant, les personnes interrogées sont d’avis que ces organisations effectuent un travail très important. Le besoin en information est donc de taille», déclare Thomas Witte, président de l’alliance. Celle-ci réunit 44 organisations à but non lucratif.
(ATS)