Emmanuel Macron se donne de la peine pour faire bonne figure aux élections régionales. Dans les Hauts-de-France, région frontalière de la Belgique et troisième région la plus peuplée, il a lancé cinq membres de son cabinet dans la course, dont son ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les chances de son parti sont cependant moindres. La République en Marche ! ne risque probablement pas de gagner du terrain lors du second tour des élections d'aujourd'hui. Au contraire, l'ancien ministre et président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand se positionne déjà pour l'élection présidentielle dans dix mois.
«Les partis populaires n'ont pas de candidats au niveau national»
«Macron n'a pas réussi à construire en France un camp politique qui soit représenté à différents niveaux», estime Caroline Kanter, responsable du bureau étranger de la Fondation Konrad Adenauer à Paris. Ce constat est tiré un an avant les élections présidentielles françaises, lors desquelles le président devrait se représenter.
Est-ce qu'un échec annoncerait la fin de Macron? «Je n'oserais pas tirer de conclusions directes pour l'élection présidentielle à partir des élections régionales», déclare Caroline Kanter. Le paysage politique était similaire lors des élections locales de l'année dernière, ajoute-t-elle. «Les partis populaires sont bien ancrés au niveau régional. Mais ils n'ont pas de candidats prometteurs à présenter au niveau national.»
La situation est différente avec Emmanuel Macron et son adversaire Marine Le Pen.
Les cibles de Macron? L'économie et le terrorisme
Marine Le Pen fait également piètre figure dans les élections régionales. Pourtant, selon les prévisions, le Rassemblement National pouvait espérer obtenir jusqu'à 6 des 13 régions. Il est arrivé en tête seulement dans l'une d'entre elles, la Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Dans plusieurs régions, il a cependant réussi à atteindre la deuxième position. Ce résultat est incontestablement dû à leur thème dominant, la sécurité. En réalité, ce dernier ne relève pas de la compétence des régions. Ce résultat montre bien que les attaques terroristes, même dans les villes de taille modeste, ont un très grand impact politique. Grâce à cette problématique, une victoire de Marine Le Pen aux présidentielles l'an prochain est loin d'être exclue.
Emmanuel Macron devra quant à lui espérer que l'économie continue à se redresser après la crise du coronavirus s'il veut remporter les élections de 2022. Les 750 milliards d'euros du plan de relance européen pourraient l'aider. Le président français s'est battu pour le plus grand plan de relance européen jamais mis sur pied. De plus, le prestige lié à la présidence du Conseil de l'UE, position que la France occupera au premier semestre 2022, pourrait lui donner un coup de pouce.