Remous politiques
Le premier ministre Stefan Löfven a présenté sa démission

Le premier ministre suédois Stefan Löfven a présenté mercredi sa démission. Il a ainsi enclenché le processus de succession qui doit voir la ministre des Finances Magdalena Andersson le remplacer en vue des élections l'an prochain.
Publié: 10.11.2021 à 18:11 heures
Magdalena Andersson, actuelle ministre des finances, ici en compagnie de son homologue suisse Ueli Maurer, est pressentie pour devenir la première femme à la tête du gouvernement suédois.
Photo: MICHAEL REYNOLDS

Après sept ans au pouvoir, le dirigeant social-démocrate, fragilisé par une crise politique au début de l'été, avait annoncé en août qu'il quitterait son poste en novembre, à moins d'un an du scrutin de septembre 2022.

«Cela a été sept années fantastiques, et je suis très fier qu'un type de la classe ouvrière de Sunnersta à Ådalen ait eu le grand privilège de diriger ce pays pendant ces années», a affirmé M. Löfven, l'ancien syndicaliste de la métallurgie lors d'une conférence de presse.

Magdalena Andersson, élue la semaine dernière à la tête des sociaux-démocrates en remplacement de M. Löfven, devrait aussi lui succéder rapidement comme cheffe du gouvernement. A condition d'emporter un vote au Parlement, dont la date n'a pas encore été fixée.

Bien que championne affichée de l'égalité des sexes, la Suède n'a encore jamais eu de femme premier ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques.

«Le peuple suédois veut une succession rapide», a affirmé mercredi M. Löfven, qui avait fait ses adieux à Bruxelles fin octobre en même temps que que la chancelière Angela Merkel.

Cet ancien soudeur syndicaliste à la carrure et au nez de boxeur, âgé de 64 ans, avait ramené la gauche suédoise au pouvoir en 2014, puis avait rempilé en se rapprochant du centre droit après les élections de 2018.

Au cours de son mandat, le premier ministre sortant a dû faire face à la montée de l'extrême droite, une crise migratoire et sanitaire, en assumant jusqu'au bout la stratégie divergente de la Suède face au Covid-19.

Sa position s'était davantage affaiblie en juin, à l'issue d'un vote de défiance inédit qui a renversé son gouvernement, déclenché par le parti de Gauche pour protester contre un projet de libéralisation des loyers.

Après plus d'une semaine de crise, Stefan Löfven avait finalement été réinvesti par le Parlement le 7 juillet. Mais il restait dans une position fragile.

Les sociaux-démocrates désormais menés par Mme Andersson devront notamment contrer le parti conservateur des Modérés d'Ulf Kristersson qui s'est rapproché du parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) de Jimmie Åkesson et est désormais prêt à gouverner avec son appui au Parlement.

Pour pouvoir devenir la première première ministre en Suède, Mme Andersson doit ne pas être rejetée par une majorité absolue (175 sièges sur 349) contre elle.

Pour cela, les sociaux-démocrates doivent s'assurer l'appui conjoint de leurs alliés écologistes et de deux autres partis: le parti de Gauche et le Parti du centre.

Si un premier obstacle a été levé avec le parti du Centre, «le deuxième, qui reste le principal, est le parti de gauche», souligne Jan Teorell, professeur de sciences politiques à l'université de Stockholm.

«Ce qui pourrait nécessiter des concessions de la part du gouvernement, mais personne ne s'attend à ce qu'elles soient trop importantes», dit-il.

(ATS)

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