Procès Raiffesen
L'ancien chef d'Aduno Beat Stocker conteste l'enrichissement illégitime

Le procès de l'ex-patron de Raiffeisen Pierin Vincenz et de six autres accusés se poursuit mercredi à Zurich. Le Tribunal de district a interrogé en matinée l'ancien chef de la firme de cartes de crédit Aduno. Il conteste, lui aussi, s'être enrichi illégalement.
Publié: 26.01.2022 à 11:44 heures
Comme Pierin Vincenz (à gauche) hier, Beat Stocker (à droite) a contesté mercredi les reproches d'enrichissement illégal. Il estime ne pas avoir tenu compte de ses participations dans la firme Comtrain lors de son rachat par la société Aduno qu'il administrait avec l'ancien patron de Raiffeisen.
Photo: MICHAEL BUHOLZER

En investissant dans des firmes, Beat Stocker a agi de manière purement entrepreneuriale, a-t-il déclaré à la Cour. Il a souligné ne pas l'avoir fait dans l'attente que ces sociétés soient rachetées par ses propres entreprises.

Le Ministère public zurichois lui reproche notamment d'avoir, avec Pierin Vincenz, fait en sorte que la firme de cartes de crédit Aduno, qu'ils administraient tous deux, rachète l'opérateur de machines à cartes bancaires Commtrain. Or Beat Stocker et l'ancien patron de Raiffeisen détenaient des participations dans Commtrain, qu'ils n'avaient pas révélées avant le rachat. Ils se seraient ainsi enrichis illégalement à travers cette transaction.

Durant l'audience, Beat Stocker a admis ne pas avoir communiqué ces parts au conseil d'administration d'Aduno, dont il faisait partie. «J'aurais moins d'ennuis, si je l'en avais informé», a-t-il reconnu.

L'accusé affirme toutefois ne pas avoir tenu compte de ses propres intérêts financiers lors du rachat de Commtrain par Aduno. Selon lui, la transaction aurait eu lieu même s'il avait informé ses pairs sur ses participations. Ces dernières n'auraient eu aucun impact sur la stratégie commerciale et sur le prix de rachat.

Comme Pierin Vincenz la veille, Beat Stocker a contesté avoir financé des dépenses privées à travers des notes de frais. Les virées dans des cabarets et des clubs de strip-tease représentaient des divertissements auxquels il invitait des partenaires d'affaires, a-t-il déclaré, confirmant ainsi la version de l'ancien patron de Raiffeisen.

Pierin Vincenz et Beat Stocker sont les deux principaux prévenus du procès. Ils sont accusés d'escroquerie par métier, de gestion déloyale, de faux dans les titres et de corruption passive. Le Ministère public requiert six ans de prison contre le duo.

(ATS)

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