Les 36 nouveaux avions de Lockheed Martin représentent le poste le plus important du budget 2022 de l'armée. Le F-35A a de loin présenté les meilleurs résultats parmi les quatre candidats évalués par le Conseil fédéral et l'armée. Le processus d'acquisition a été suivi selon les règles. Et le peuple a déjà dit «oui» en septembre 2020, rappelle la commission de la politique de sécurité.
Selon elle, l'avion remplit tous les critères exigés, tant au niveau de la police aérienne que du soutien aux troupes terrestres. La gauche ne le voit pas du même oeil et devrait tenter de mettre les bâtons dans les roues au projet. La sénatrice neuchâteloise Céline Vara (Vert-e-s) propose au Conseil de ne pas entrer en matière.
La Chambre des cantons devra également prendre position sur la signature des contrats. Sa commission préparatoire demande que le Conseil fédéral signe les contrats avec les Etats-Unis avant l'expiration du délai de l'offre le 31 mars 2023. Le Conseil fédéral soutient cette demande.
Nouvelle offre en cas de dépassement de délai
La majorité de la commission estime qu'en cas de dépassement du délai, la Suisse devra demander une nouvelle offre et cela coûtera plus cher. Par ailleurs, la Suisse perdra ses créneaux de productions et devra attendre encore plusieurs années avant d'avoir ses avions. Pour la gauche, cette demande entre en conflit avec l'initiative «Stop F-35A». Le peuple pourrait encore se prononcer sur l'achat du jet, estime-t-elle.
Les sénateurs devront encore prendre une décision émotionnelle. Le Conseil fédéral souhaite mettre les Tigers hors service. L'armée n'a plus besoin de ces avions, reconnait la commission. Toutefois, la Patrouille suisse vole sur ces jets qui sont la figure de proue de l'ensemble de l'armée.
Combler une lacune
Les sénateurs devront aussi se prononcer sur une enveloppe de 1,987 milliard pour le système de défense sol-air Patriot. La commission est convaincue que l'armée doit pouvoir protéger la population contre les incursions dans le ciel. Le système Patriot permettra de combler une lacune. Là aussi, le système américain a présenté de meilleurs résultats que les autres concurrents.
En plus des crédits sur l'armée, le Conseil des Etats doit aussi se prononcer sur une augmentation du budget de l'armée. Lors de sa session spéciale de mai, le National a donné son feu vert afin de faire passer l'enveloppe de 5 à 7 milliards de francs d'ici à 2030.
La guerre en Ukraine a fait réagir la droite du Parlement dès mars. Sous son impulsion, les deux commissions de politique de sécurité ont déposé deux motions identiques demandant une augmentation progressive des dépenses consacrées à l'armée à partir de 2023. Ces dépenses devraient atteindre au minimum 1% du PIB au plus tard en 2030, soit un budget d'environ sept milliards de francs.
(ATS)